Juan-les-Pins 1958. Georges (Romain Duris) est un fêtard invétéré, un homme à femmes et un bonimenteur. Il rencontre à une réception huppée où il s’était invité Camille (Virginie Efira) et tombe éperdument amoureux d’elle. Neuf mois plus tard leur naît un fils prénommé Gary
Huit ans passent. Profitant de la générosité de leur fidèle ami Charles (Grégory Gadebois), Camille et Georges accueillent dans leur superbe appartement parisien une succession tourbillonnante de fêtes et de soirées sous les yeux émerveillés de Gary.
Mais la réalité bientôt les rattrape…
En attendant de devenir un film, En attendant Bojangles fut d’abord un immense succès de librairie. Le premier roman d’un auteur inconnu publié début 2016 chez un minuscule éditeur, bientôt couvert de prix et vendu à plusieurs centaines milliers d’exemplaires. Le livre fut d’abord adapté pour la radio, puis pour le théâtre, avant, comme de bien entendu, d’être porté à l’écran.
Régis Roinsard fut choisi pour réaliser cette adaptation. Le choix avait sa logique. On doit en effet à Roinsard Populaire, une délicieuse comédie où Déborah François interprète une championne de dactylographie. L’action s’en déroulait à la fin des 50ies, comme celle de En attendant… et le rôle principal masculin était joué par Romain Duris qui livre ici une interprétation qu’on croirait copiée de celles de Jean-Paul Belmondo : même sourire charmeur, même bagout irrésistible.
Virginie Efira rappelle Catherine Deneuve jeune dont elle affiche la même naïveté primesautière. On la voit énormément ces temps-ci, au risque de friser l’indigestion. Je l’ai déjà dit le mois dernier dans ma critique de Madeleine Collins. Malgré l’admiration inconditionnelle que je lui voue depuis toujours, elle m’a laissé ici de marbre.
La faute en revient peut-être au roman que j’avais lu à sa sortie sans en comprendre l’improbable succès. Il m’avait fait penser, par son mélange de fantaisie et de tragédie, à L’Écume des jours de Boris Vian dont je confesserai, au risque d’aggraver irrémédiablement mon cas, que je ne l’ai jamais aimé.
J’ai goûté la première partie de En attendant… Et notamment sa première scène, ses costumes splendides, l’apparition de Camille, le coup de foudre entre les deux personnages… J’ai moins aimé la suite, d’autant plus prévisible qu’on a lu le livre : la folle énergie et le refus des convenances de ce couple fusionnel vus à travers les yeux de leur fils, la descente aux enfers de cette mère que son époux vénère et enfin la longue espagnolade qui vient funestement la conclure.
Nour a quatorze ans. Ses trois frères veillent sur lui : Abel, l’aîné, fait figure de père de substitution, Mo, le plus fêtard, fait de la musculation et drague les filles, Hédi, le cadet, est un chien fou mouillé dans des trafics louches. Ces quatre frères hauts en couleurs vivent d’expédients et ont décidé, contre l’avis de leur oncle, de garder chez eux leur mère plongée dans un coma irréversible. Le jeune Nour est convaincu des vertus thérapeutiques des airs d’opéra que son père chantait à sa mère quand ils se sont rencontrés et que Nour lui fait réécouter. Au collège où il doit effectuer des travaux d’intérêt général, il rencontre une cantatrice, qui anime un atelier d’art lyrique et qui l’initiera au chant.
Daniel (Daniel Brühl) est un célèbre acteur allemand. Il vit à Berlin-Est dans un splendide duplex avec sa femme, ses deux enfants et une bonne cubaine. Ce matin, il prend l’avion pour aller passer une audition à Londres pour un rôle dans un blockbuster hollywoodien. Sur le chemin de l’aéroport, il s’arrête dans un vieux troquet. Un client, Bruno, qui se révèle être le voisin de Daniel et dont le père occupait l’appartement de Daniel avant sa coûteuse réhabilitation, engage la conversation avec lui. Elle prend vite un ton désagréable.
À Encino, près de Los Angeles, au début des 70ies, Gary (Cooper Hoffman) tombe amoureux au premier regard de Alana (Alana Haim). Il a quinze ans mais il est déjà presque autonome, assume seul la garde de son frère cadet, tourne dans une série télévisée, a un sacré esprit d’entreprise. Elle a vingt-cinq ans, est couvée par une famille juive étouffante, n’est pas sûre d’elle. S’aimeront-ils malgré leurs différences ?
En 2015, âgée de vingt-et-un ans à peine, Marine Barniéras apprend qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques (SEP). Elle décide alors d’entreprendre pendant six mois un extraordinaire voyage au bout du monde pour se réconcilier avec son corps. De ce voyage, elle tirera un livre, publié en 2017, Seper hero, puis un film baptisé Rosy, du nom qu’elle donne à la maladie tapie en elle et avec laquelle elle doit désormais cohabiter à jamais.
Londres. 1987. Un célèbre écrivain américain (Denis Podalydès), exilé à Londres, un pays dont il réprouve l’antisémitisme, travaille sans relâche à l’écriture de son prochain roman. Il reçoit dans son atelier son amante (Léa Seydoux) avec qui il entretient une liaison au long cours. D’autres femmes occupent sa vie : une ancienne maîtresse (Emmanuelle Devos) qui se bat de l’autre côté de l’Atlantique contre le cancer qui la ronge, une brillante étudiante souffrant de troubles neurologiques, une interprète tchèque qu’il a aidée à franchir le Rideau de fer. Sans oublier son épouse (Anouk Grinberg) qui jalouse ses fantômes de papier.
Nicolas est un adolescent qui fête son quatorzième anniversaire. Il a été élevé en foyer. Cet adolescent grand et mince aime lire les aventures d’Ulysse et les romans de Jack London. Son meilleur ami, Saïf, est arrivé de Tunisie par la mer.
Naples. Années 80. Fabietto est un adolescent, le Walkman vissé aux oreilles, qui grandit au cœur d’une famille aimante avec trois choses en tête : les filles, le football et le cinéma. Nourrissant une attirance trouble pour sa tante, la gironde Patrizia, il a hâte de perdre son pucelage comme son frère aîné avant lui. Fan du SSC Napoli, il atttend avec impatience l’arrivée de Maradona au club napolitain et applaudit au but que la star argentine marque en demi-finale du Mondial grâce à la « main de Dieu ». Fasciné par le cinéma et le théâtre, il sent sourdre en lui une vocation qui ne demande qu’à s’exprimer.
Un ancien taulard, qui se fait appeller William Tell (Oscar Isaac), mène une existence solitaire en sillonnant l’Amérique. Il a profité de son long séjour en prison pour apprendre à jouer aux cartes et pour en faire profession. La Linda (Tiffany Haddish) le repère et lui propose de s’associer pour gagner des tournois plus ambitieux. Un troisième personnage vient s’adjoindre au duo : Cirk (Tye Sheridan) a reconnu en William un ancien collègue de son père, qui s’est suicidé après avoir été condamné pour les exactions commises à Abu Ghraib en Irak. Cirk n’a qu’une idée en tête : venger son père en kidnappant et en tuant l’ancien chef de son unité, le colonel Gordo (Willem Dafoe).
Eloise Turner (Thomasin Mac Kenzie, révélée par