
Clémence (Vicky Kreps) a longtemps été en couple avec Laurent (Antoine Reinartz). Elle a un fils Paul, auquel elle est viscéralement attachée. Mais, la quarantaine venue, elle a décidé de tout plaquer, de changer de vie, de quitter son métier d’avocat, de se mettre à écrire…. et d’aimer les filles. Laurent n’accepte pas ce choix et lui interdit de revoir Paul. C’est le début pour Clémence d’un combat épuisant.
Love Me Tender est l’adaptation du livre éponyme de Constance Debré. Il raconte une histoire déchirante : celle d’une mère injustement privée de tout contact avec son fils par le père homophobe de celui-ci. C’est une histoire dans l’air du temps, un témoignage qui mérite d’être raconté et qui s’inscrit dans une filmographie qui ces temps-ci interroge la maternité dans toutes ses combinaisons (Dites-lui que je l’aime, Les enfants vont bien, Des preuves d’amour…).
Mais pour autant, je reproche à Love Me Tender de nous prendre en otage dans un conflit manichéen. Un conflit qui oppose une bonne mère, injustement privée de son droit de visite, à un mauvais père qui a sournoisement éloigné son fils de sa mère.
Love Me Tender est un livre où l’auteure, sous le coup d’une juste colère, règle ses comptes. L’épreuve qu’elle a traversée fut certes terrible. L’impuissance qu’elle a dû ressentir fut sans doute torturante. Elle en fait la catharsis en écrivant un livre – dont on se demande comment il fut accueilli par le père de son fils et quelles actions judiciaires il engagea pour en empêcher la publication. Grand bien lui fasse. Mais on a le droit de se sentir mal à l’aise face à ce procédé qui voudrait de force nous rallier à son combat et nous mettre de son côté.








