
En 1982, après le succès mondial de The River et la tournée qui l’a accompagné, Bruce Springsteen (Jeremy Allen White) ressent le besoin de se resourcer. Il loue une maison dans le New Jersey près de sa ville natale. Sur un magnétophone à cassettes, muni seulement de sa guitare acoustique et de son harmonica, il enregistre les chansons qu’il a écrites à partir de ses recherches, notamment sur les meurtres en série commis par Charles Starkweather dans les années 1950 au Nebraska. Il enregistre même une première version de Born in the USA qui ne sera finalement pas retenue dans cet album. Son label Columbia est très inquiet de ses choix artistiques ; mais son manager Jon Landau (Jeremy Strong) lui apporte un soutien sans faille.
Pendant la composition de cet album, Springsteen a une liaison avec la sœur d’un ancien camarade d’école ; mais cette bluette ne l’empêche pas de sombrer dans une profonde dépression.
Encore un nouveau biopic musical ? hélas oui. Après Bob Marley, après Elton John, après Elvis Presley, après Bob Dylan, et avant John Lennon, Mick Jagger et David Bowie auxquels finiront bien par être consacrés un biopic, il était inévitable que Bruce Springsteen, le « Boss », ait droit au sien.
Le parti retenu n’est pas de raconter sa vie depuis son enfance – même si des références y seront faites via des flashbacks en noir et blancs lourdingues – mais de se concentrer sur un épisode bien précis de sa vie. C’est le même parti qui avait été retenu dans Un parfait inconnu sur Bob Dylan. Ici, le réalisateur Scott Cooper utilise un livre éponyme de Warren Zanes consacré à la confection d’un album méconnu, coincé entre les deux méga-succès de The River (1980) et Born in the USA (1984).
Le sujet touchera-t-il les fans de Bruce ? Peut-être. Quant aux autres ? pas sûr.
Parce qu’il est de la farine désormais insipide et répétitive dont sont faits tant de biopics vus et revus où l’on voit naître comme par miracle des morceaux d’anthologie – ainsi de l’enregistrement de Born in the USA sous les yeux (et les oreilles) ébahis de tout le studio.
Sans doute Jeremy Allen White, connu des amateurs de séries pour Shameless et pour The Bear, habite-t-il le rôle, interprétant le chanteur, ses jeans serrés, ses cheveux gras, à la perfection. Mais cela ne suffit pas à faire un film. La romance bien terne qu’il noue avec une blonde peroxydée n’apporte rien à l’histoire. Sans surprise, trop classique, Springsteen est un mauvais service rendu au chanteur légendaire qui, à mes yeux, aurait plus mérité le Nobel de littérature que cet ours mal léché de Bob Dylan.
Karine et Jimmy forment un couple uni et aimant. Karine (Virgine Efira) travaille dans une pâtisserie industrielle. Jimmy (Arieh Worthalter) dirige une petite entreprise familiale de transport routier. En couple depuis une vingtaine d’années, ils ont eu un garçon et une fille désormais lycéens l’un et l’autre. Quand éclate fin 2018 le mouvement des Gilets jaunes, Karine en devient l’une des militantes les plus enflammées alors que Jimmy n’y croit pas.




Née en 1999, Gena Marvin a grandi au bord de la mer d’Okhotsk, à Magadan, à plusieurs milliers de kilomètres de la Russie européenne. Elle a été élevée par ses grands-parents, de modestes pêcheurs. Dans la Russie homophobe et conservatrice de Poutine, elle a essayé d’exprimer son mal-être, sa non-binarité dans des performances artistiques audacieuses, se mettant en scène dans des costumes d’une folle excentricité : le crâne et les sourcils entièrement rasés, le visage entièrement grimé, juchée sur des talons plateformes de plusieurs dizaines de centimètres de hauteur, moulée dans des combinaisons en latex. Rejetée par ses grands-parents, exclue de son école d’art à Moscou, Gena manifeste contre l’entrée en guerre de la Russie en 2022 et décide de quitter son pays.
Sol a sept ans. Sa mère la conduit chez son père et chez ses tantes. La maisonnée vibre des préparatifs de la fête qui sera donnée ce soir-là.