Star a dix-sept ans. Elle étouffe dans la misère crasse des petits blancs, obligée d’élever un frère et une sœur dont leur mère se désintéresse. Sur un coup de tête et sur un coup de cœur, elle quitte tout pour suivre Jake. Avec une bande de jeunes de son âge, Star sillonne l’Amérique.
American Honey est le quatrième film de la réalisatrice britannique Andrea Arnold. J’avais adoré les trois premiers et tout particulièrement Fish Tank, le portrait d’une adolescente en pleine rébellion.
Star est la cousine d’outre-Atlantique de Mia, l’héroïne de Fish Tank. Mais hélas son personnage est bien moins attachant que ne l’était celui de la jeune Anglaise. Pour trois raisons.
La première est la fadeur de l’interprétation de Sasha Lane, une inconnue… qui aurait dû le rester. Si Shia LeBoeuf joue à merveille le rôle du voyou canaille, la soi-disant jeune fille révoltée se contente de bader Jake avec des yeux de merlan frit du début à la fin du film.
Le deuxième est la minceur de l’intrigue. Star partage la vie d’une bande de jeunes qui arnaquent des Américains crédules en leur vendant des abonnements à des magazines. Cette joyeuse bande de paumés est cornaquée par Krystal, une mère maquerelle, à peine plus âgée qu’eux, mais qui possède une autorité naturelle que personne n’ose contester. Cette situation était riche de potentialités. Andrea Arnold refuse de les exploiter. L’intrigue n’avance pas.
La troisième est la longueur interminable de ce road movie que rien ne justifie : deux heures quarante trois. Il aurait pu durer une heure de plus – ou une heure de moins – sans que son équilibre n’en soit altéré.
« American Honey » est un road movie qui fait du surplace.