Corporate ★★☆☆

Emilie Tesson-Hanssen (Céline Salette) travaille à la DRH d’une grande multinationale. Stéphane Froncart (Lambert Wilson) l’a recrutée dans un but machiavélique : réduire la masse salariale à moindre coût en poussant les salariés surnuméraires à la démission pour éviter le versement de lourdes primes de licenciements.
Ses méthodes trouvent leur limite lorsqu’un employé dépressif se défenestre dans la cour de l’entreprise.

Corporate a pour cadre la steppe managériale du XXIème siècle et son univers impitoya-able. Le cinéma a déjà investi cet univers : Violence des échanges en milieu tempéré, De bon matin (tous deux tournés par le même réalisateur Jean-Marc Moutout), Ressources humaines (qui avait révélé Jalil Lespert) ou même l’exécrable Le Capital de Costa-Gavras avec José Garcia ont peint des salariés acculés par des méthodes de management déshumanisées.

Corporate filme le harcèlement moral, le lean management et ses dérives. Il ne le fait pas sans un certain manichéisme qui nuit parfois à sa crédibilité. Lambert Wilson est trop méchant dans le rôle du directeur sans scrupule, Violaine Fumeau trop vertueuse dans celui de l’inspectrice du travail.

Corporate est sauvé de la caricature par l’excellente interprétation de Céline Salette. La killeuse qu’on découvre au début du film se fendille à la suite du suicide qu’elle a provoqué. Moitié par peur du gendarme, moitié par humanisme, elle se désolidarise de l’idéologie corporate qu’elle était censée promouvoir.

Plusieurs dénouements étaient possibles. Celui choisi m’a un peu déçu. Je l’aurais aimé plus sombre.

La bande-annonce

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