La Lune de Jupiter ★☆☆☆

Aryan, un jeune migrant syrien, est blessé par arme à feu en tentant de franchir la frontière serbo-hongroise. Le docteur Stern qui le soigne découvre que son patient est désormais doté de dons surnaturels. Il décide d’en tirer un parti lucratif.

La Lune de Jupiter s’inscrit au croisement de plusieurs genres.
Son affiche et son pitch pourraient laisser augurer un film de superhéros doté de superpouvoirs se battant contre des super-méchants.
Mais La Lune de Jupiter ne joue pas dans la cour des Superman ou des Batman. Et c’est tant mieux. Réalisé et tourné en Hongrie, c’est avant tout un drame politique en lien avec l’actualité dramatique de la crise des réfugiés qui interroge la capacité – ou l’incapacité – de nos sociétés à accueillir dignement ces migrants.
Enfin La Lune de Jupiter est l’histoire de la rédemption d’un homme, le docteur Stern, un ripoux que la rencontre avec Aryan obligera à reconsidérer ses valeurs.

La mise en scène de Kornél Mundruczó est bluffante. Trop peut-être. Un premier plan-séquence nous fait partager la peur des migrants qui franchissent sur de frêles embarcations et sous le feu des balles des garde-frontières la rivière les séparant de l’espace Schengen. On croit qu’il s’agit d’une mise en bouche, comme on en voit souvent, annonçant un film au cours plus paisible. Mais ce n’est pas le cas. Chaque scène est filmée avec autant de brio : on assiste tour à tour au sac d’un appartement, à un attentat terroriste dans le métro, à une course poursuite au ras du bitume de Budapest et enfin à une fusillade dans un grand hôtel.

Du coup, époustouflé par autant de talents, on se détourne de l’histoire pour ne plus regarder que la technicité de chaque plan en se demandant ébahi : « mais comment diable a-t-il réussi à filmer ça ? ». La Lune de Jupiter est un exemple – assez rare – de film dont le brio de son réalisateur réussit à gâcher l’intérêt. Tant pis pour le film. Tant mieux pour Kornél Mundruczó dont je parie mon quatre-heures qu’il aura été repéré par Hollywood et qu’on le retrouvera bientôt, pour le meilleur ou pour le pire, aux manettes de Fast & Furious 10 ou Star Wars 11.

La bande-annonce

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