Joseph (Kad Merad) est un arnaqueur né. Ses magouilles font vivre sa famille : sa mère, sa femme (Sylvie Testud) et ses deux enfants, Micka (Kacey Mottet Klein) et Stella (Tiphaine Daviot). Il y associe son fils, qui rêve d’une autre vie, à Paris, où il aimerait devenir acteur. Entre le père et le fils, l’amour le dispute à la haine
Xabi Molia est un nom qui sonne et qu’on n’oublie pas. Ce Basque, passé par Henri-IV et Normal Sup, avait écrit et réalisé en 2009 un premier film qui m’avait durablement marqué. Avec Julie Gayet – qui n’était pas encore devenue célèbre pour des motifs extra-cinématographiques – et Denis Podalydès, Huit fois debout racontait l’histoire de deux paumés résilients.
C’est un peu la même histoire que raconte Comme des rois. Kad Merad y joue le rôle d’un père toxique qui tente de convaincre son fils de suivre la même voie que lui. L’acteur de Baron noir est au sommet de son art. Alors qu’il pourrait sans peine, depuis le succès de Bienvenue chez les Ch’tis, se contenter de cachetonner dans des comédies à succès, l’acteur franco-algérien, co-producteur de Comme des rois, relève le défi du film d’auteur. De film en film, cet hyper-actif dégingandé n’est ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. À la différence de Depardieu, d’Auteuil ou de Luchini, il réussit à se répéter sans lasser.
Dans le rôle de son fils, le jeune Kacey Mottet Klein confirme qu’il a tout d’une – future – star. Il nous est devenu si familier, depuis ses premières apparitions dans les films de Ursula Meier jusqu’à l’excellent Keeper – un des films de mon Top 10 2016 – qu’on oublie qu’il a dix-neuf ans à peine. Il aurait pu se faire bouffer tout cru par Kad Merad. Il réussit à lui tenir tête, dans son rôle et dans son jeu, jusqu’à un dénouement un brin tiré par les cheveux mais auquel il sera beaucoup pardonné pour son ultime réplique.