Chien de la casse ★★☆☆

Dog (Anthony Bajon) et Mirales (Raphaël Quénard) sont inséparables depuis la sixième. Mais tout se dérègle entre eux à l’arrivée d’Elsa (Galatea Bellugi).

Chien de la casse est un premier film d’une étonnante maîtrise. Loin des banlieues multiethniques et de ses voyous en mal d’intégration ou des déserts ruraux et de ses fermiers écrasés de dettes, il décrit un milieu rarement filmé, celui de la jeunesse pauvre, blanche et désœuvrée de la France périphérique, qui tue son ennui en faisant tourner un joint arrosé de bières sur la place d’un bourg en train de se vider de ses habitants.

Chien de la casse doit sa réussite à son trio d’acteurs et au premier chef à l’étonnant Raphaël Quénard. On l’avait découvert il y a deux ans dans Fragile. Depuis il a eu des petits rôles dans Novembre, Coupez ! ou Je verrai toujours vos visages. Mélange paradoxal de Jim Carrey pour la veine comique et Patrick Dewaere pour l’intensité dramatique, son talent éclate en tête d’affiche dans le rôle en or d’un jeune marginal, condamné après la mort de son père à porter à bout de bras une mère dépressive, avec pour seule compagnie un pitbull et un ami d’enfance qu’il martyrise.

Car l’amitié qui unit Miralès et Dog est ambiguë, toxique, presque malaisante. Miralès écrase de son bagout son ami taiseux. Pire, il l’humilie sans pour autant que Dog se cabre. L’arrivée d’Elsa bouleverse l’économie de leur relation.
Anthony Bajon est, comme toujours (Un autre monde, Une jeune fille qui va bien, La Troisième Guerre, Au nom de la terre, La Prière, La fête est finie), excellent dans ce rôle ingrat, tout en silence et en demi-teinte. En revanche, Galatea Bellugi dont on connaît le talent (Tralala, Une jeunesse dorée, L’Apparition, Réparer les vivants, Keeper…), est sacrifiée dans un rôle où elle n’a pas grand chose à dire ni à faire.

La bande-annonce

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