Dans la famille Graham, je demande la grand-mère Ellen. Pas de chance : elle vient de mourir. Sa fille Annie (Toni Collette) et son beau-fils Steve (Gabriel Byrne) ne semblent pas si affectés. On comprend que les dernières années d’Hélène, qui souffrait de schizophrénie et de démence sénile, n’ont pas été faciles. En revanche ses petits-enfants sont plus choqués : Peter qui tarde à sortir de l’adolescence et Charlie, la cadette, qui était la plus proche de sa grand-mère, qui vient d’y entrer.
Le premier plan de hérédité intrigue. La caméra se promène dans un atelier, au milieu de maisons de poupées – dont on comprendra plus tard que Annie les construit – avant de se rapprocher de l’une d’elle pour y filmer… le réveil de Peter le matin des funérailles de sa grand-mère.
Mais très vite (façon de parler car le film, interminable, se traîne pendant plus de deux heures), Hérédité retrouve les codes bien huilés du film de genre. Celui-ci emprunte les chemins compliqués du spiritisme. On découvre que Ellen le pratiquait pour communiquer avec les morts en compagnie de sa vielle amie Joan (interprétée par Ann Dowd qui depuis The Leftovers ou The Handmaid’s Tale semble se spécialiser dans les rôles de vieille dingue inquiétante) et qu’elle a transmis ce don à son petit-fils.
Ces découvertes affecteront la malheureuse Annie qui sombrera bien vite dans la folie.
Le film se termine par un épilogue complètement barré, limite grand-guignolesque, qui a achevé de m’en détourner. Vu les critiques dithyrambiques du Monde ou de Télérama, je suis manifestement passé à côté d’un chef d’oeuvre.
Ping Beau Is Afraid ★☆☆☆ | Un film, un jour