Sibylle (Virginie Efira) et son fils Samuel (Kacey Mottet Klein) chevauchent dans les montagnes kirghizes. C’est le voyage de la dernière chance pour ces deux individus écorchés vifs. Sibylle en a pris l’initiative pour se rapprocher de son fils dont elle a négligé l’éducation et pour sauver cet adolescent buté de sa violence.
Continuer est l’adaptation du roman éponyme de Laurent Mauvignier, sorti en 2016, qui figurait sur les premières listes du prix Goncourt, du Goncourt des lycéens, du Médicis, du Renaudot, du prix Décembre et du Fémina qu’il a tous ratés. Le roman était sec et court, tendu comme un arc. Le film lui ressemble.
Il ne s’y passe quasiment rien, sinon la rencontre de bandits de grand chemin, des sables mouvants où les deux randonneurs manquent de s’enliser et une tempête de neige. On y voit nos deux héros sur leurs chevaux dans des paysages majestueux. Le plaisir qu’a pris Joachim Lafosse à les filmer laisse suspecter une collusion possible avec l’Office du tourisme du Kirghizstan.
Continuer est bâti sur une relation mère-fils dont on connaît par avance le dénouement. Virginie Efira est tellement attendrissante dans le rôle d’une mère repentante, désespérée de reconquérir l’amour de son fils, qu’on ne peut imaginer qu’il lui résistera. Kacey Mottet Klein a beau avoir son Ipad vissé dans les oreilles, il n’est guère crédible dans le rôle du fils rebelle.
Aussi court soit-il Continuer est bien long et sa morale bien creuse.