Éléonore (Nora Hamzawi) a trente-quatre ans et sa vie est dans une impasse : sans relation amoureuse stable (elle enchaîne les rencontres d’un soir), sans emploi (elle vient de se faire virer du fast food où elle travaillait sans passion), sans avenir dans la littérature (son manuscrit, trop volumineux, trop plombant, est systématiquement refusé), elle sombre dans la dépression. Sa mère (Dominique Reymond) et sa sœur (Julia Faure) l’exhortent à se reprendre en main et lui trouvent un travail auprès d’un éditeur acariâtre (André Marcon).
La bande-annonce d’Éléonore m’avait donné envie de le voir. Elle est passée en boucle en pré-séance durant tout le mois de septembre et, à chaque fois, j’y riais à la même répartie (« Sophistiquée, audacieuse, féline » – « Féline ?! Ca veut rien dire ! c’est juste une façon polie de dire cochonne ! »). J’étais par avance séduit par le personnage joué par Nora Hamzawi, par son auto-dérision, par ses déboires amoureux et professionnels à la Bridget Jones.
Hélas, mes attentes ont été déçues. Et force m’est d’adresser à Éléonore les mêmes reproches qu’à Antoinette dans les Cévennes la semaine dernière.
Les deux films sont organisés autour d’une actrice dont on se doit, dans un cas comme dans un autre, de reconnaître les qualités. Comme Laure Calamy, Nora Hamzawi est immensément attachante, sait nous faire rire et nous toucher. Elle a le charme et la simplicité de la girl next door avec qui on adorerait prendre un verre et rigoler. Il suffit de jeter un œil à son studio orné d’un poster des Ramones pour trouver immédiatement sympathique cette « adulescente attachiante » (dixit Les Inrocks).
Le problème vient d’ailleurs. D’un scénario décidément faiblard qui, comme dans Antoinette, ne décolle jamais vraiment. Pire : à la différence d’Antoinette, il ne nous fait même pas franchir le périphérique, enfermant Éléonore dans un métro-boulot-dodo quotidien pas vraiment glamour. Elle s’y frotte à son éditeur, un père de substitution avec lequel on redoute que se noue une idylle ; elle y tombe mollement amoureuse du fiancé qu’on lui assigne et dont on sait par avance qu’il n’y a rien à attendre ; elle y solde des vieux comptes familiaux avec une mère trop exigeante et une sœur toxique.
Tout cela n’est ni très drôle ni très intéressant. Dommage…