Le Paradis ★☆☆☆

Joe (Khalil Gharbia, repéré en sublime Adonis dans Peter von Kant) a dix-sept ans. Encore mineur, il purge la peine de prison à laquelle il a été condamné dans un IPPJ, l’équivalent belge de nos centres d’éducation fermés. C’est là qu’il fait la connaissance de William (Julien de Saint-Jean révélé dans Arrête avec tes mensonges sur lequel j’ai fait l’impasse) pour lequel il éprouve une immédiate attirance.

Le pitch du Paradis laisse ouverts les possibles. On imagine volontiers un film construit autour d’un double interdit. L’interdit que les deux adolescents, élevés dans la culture viriliste de l’IPPJ, se poseraient à eux-mêmes en refusant de reconnaître l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. L’interdit que l’institution elle-même opposerait aux deux adolescents en leur déniant le droit de s’aimer.

Mais, le film ne prend pas cette direction là. Joe et William tombent amoureux l’un de l’autre sans avoir le temps d’interroger leur désir. Et si bien sûr, l’institution ne les encourage pas (la parfaite Eye Haidara, remarquable d’humanité et d’empathie, dit à Joe : « Ce n’est pas le bon endroit pour vivre cette histoire-là »), elle ne les décourage pas non plus..

S’il l’avait fait, on lui aurait reproché de ne guère nous réserver de surprises.
Voilà qu’il ne le fait pas et qu’on ne l’en félicitera pas pour autant. Jamais content ! Pourquoi ? Parce que Le Paradis, du fait de ce parti pris, devient un film trop lisse, trop terne. Même si les deux acteurs déploient une vibrante ardeur, Le Paradis se réduit vite à un banal premier amour homo-érotique à huis clos.

La bande-annonce

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