En 1973, en Pennsylvanie, Susie Salmond (Saoirse Ronan) est assassinée par son voisin. D’outre-tombe, elle observe sa famille faire son deuil et l’enquête policière peiner à retrouver l’auteur de son crime.
The Lovely Bones est l’adaptation du roman éponyme d’Alice Sebold publié sept ans plus tôt. En France le roman était publié sous le titre L’Empreinte de l’ange. Mais le film y sortira sous son titre d’origine – bizarrement amputé de son article. Pourquoi ? Peut-être parce que quelques mois plus tôt un film de Safy Nebbou était sorti sous le même titre.
Cette précision lexicale faite – où on aura retrouvé mon intérêt quasi-obsessionnel pour les titres originaux et les bizarreries de leur traduction – venons-en au fond.
En 2008, Peter Jackson vient de boucler la trilogie du Seigneur des anneaux, puis de réaliser King Kong. Hollywood est à ses pieds. Il pourrait avoir un chèque en blanc pour tourner n’importe quoi. Bizarrement, il jette son dévolu sur le roman à succès d’Alice Sebold, loin des hobbits, des orques et des elfes de la Terre du Milieu. Il retrouve les accents et les thèmes d’un de ses premiers films néo-zélandais, l’oublié Créatures célestes – qui avait pourtant révélé Kate Winsley.
Lovely Bones a le même mérite : il révèle Saoirse Ronan – qui n’était pas tout à fait une inconnue depuis le second rôle qu’elle tenait deux ans plus tôt dans Reviens-moi de Joe Wright. L’actrice a quinze ans à peine mais elle est époustouflante dans le rôle de la jeune Susie. Sous la gamine perce la star qui à ce jour a déjà été nommée trois fois à l’Oscar de la meilleure actrice (en 2016 pour Brooklyn, en 2018 pour Ladybird et en 2020 pour Les Filles du docteur March) et dont il faut espérer qu’elle décroche vite la prestigieuse statuette.
Hélas, la prestation de la jeune première, qui éclipse les seconds rôles tenus pourtant par des acteurs aussi chevronnés que Mark Wahlberg, Rachel Weisz et Susan Sarandon, est la seule qualité du film. Les effets spéciaux, aussi coûteux soient-ils, dont Peter Jackson pare les limbes d’où Susie observe le monde des vivants, ressemblent à des fonds d’écran Windows. Et le sujet du film, passablement guimauve, ne soutient pas l’intérêt pendant les deux heures trop longues de sa durée.