Un compositeur en panne d’inspiration se réfugie dans une maison isolée au sommet d’une falaise d’une île bretonne. En proie à une grande confusion mentale, il voit défiler dans son esprit perturbé sa femme (Virginie Effira) qu’il vient de quitter mais qu’il aime encore, sa maîtresse (Laëtitia Casta) qu’il désire encore mais n’a jamais aimée, son meilleur ami (Mathieu Kassovitz) qu’il suspecte d’avoir couché avec sa femme, ses parents (Nathalie Baye et Patrick Chesnais).
Lui est un drôle de film qui n’a rien de drôle.
Sa bande-annonce est fallacieuse : on imagine en la voyant, un polar schizophrène avec des cadavres dans le placard. Les premières minutes du film sont dans cette veine là : île quasi-déserte, maison isolée, bruits suspects….
Mais Lui bifurque vers autre chose, une auto-analyse cathartique façon Bertrand Blier, avec ses situations absurdes, ses dialogues transgressifs, ses situations cocasses…
Il faut reconnaître à Guillaume Canet un sacré culot pour réaliser et tenir le premier rôle d’un film pareil. Il avait déjà montré une telle audace dans Rock’n roll, une autobiographie déguisée d’une star française hantée par la panique du vieillissement qui m’avait bluffé.
Je n’ai pas retrouvé le même plaisir jubilatoire face à Lui, un film plus sombre, plus sérieux, plus plombant, plus bavard. J’ai eu un peu le sentiment que Canet avait voulu s’épargner une analyse en tournant un film. Pas sûr que le procédé soit efficace et, vu l’insuccès du film qui a déjà disparu des écrans en quatrième semaine d’exploitation, moins coûteux.