En 2016, en Corée, une jeune étudiante effectue un stage dans un call-center et y découvre des conditions de travail déshumanisantes.
Il y a deux façons d’aller voir About Kim Sohee.
La première, analytique,, est de ne rien connaître de l’histoire que raconte le film et d’y découvrir progressivement le chemin de croix parcourue par cette jeune étudiante.
La seconde, synthétique, est de savoir que sa mésaventure a fait sensation en Corée du Sud et y a provoqué un changement de législation. Avec cette information en tête, le destin de Kim Sohee devient emblématique de celui des stagiaires sud-coréens, exploités par des entreprises sans foi ni loi pour des salaires de misère.
Dans un cas comme dans l’autre, on est pris au piège d’un procédé scénaristique qui nous enferme et nous étouffe. On voit la radieuse Kim Sohee se faner lentement dans un milieu professionnel toxique, sans trouver chez sa famille ou chez ses amis de planche de salut. On voit son travail lentement la broyer en se demandant où cette descente aux enfers la conduira et nous conduira avec elle.
About Kim Sohee est bizarrement construit en deux parties distinctes. Dans la seconde, Donna Bae campe une enquêtrice aussi mutique (on ignorera jusqu’au bout le traumatisme qu’elle vient de traverser) qu’obstinée. Remarquée dans Les Bonnes Etoiles, elle vole la vedette – et la tête d’affiche – à la jeune Kim si-eun qui interprète Sohee. Cette seconde partie leste le film, qui dure au total 2h17, de quarante-cinq minutes supplémentaires dont on peut se demander si elles étaient utiles.