The Brutalist ★☆☆☆

L’architecte László Tóth (Adrien Brody), formé au Bauhaus, fuit l’Allemagne où il fut interné pendant la Seconde Guerre mondiale pour les Etats-Unis. Il est accueilli à Philadelphie par son cousin, Attila, et par sa femme avant de se brouiller avec eux. La riche famille des Van Burren le prend sous sa coupe après qu’il a rénové leur bibliothèque et lui confie la responsabilité d’un projet titanesque.

J’aurais adoré adorer The Brutalist. Nous était promis un intense moment de cinéma comme on n’y a guère droit qu’une ou deux fois par an, du niveau espéré de Babylon, de There Will Be Blood ou du Fils de Saul… 3h34 tourné en VistaVision, comme Les Dix Commandements ou Vertigo, avec un entracte en prime ! Une fresque qui plonge dans l’histoire et nous élève au sommet de l’architecture moderne pour raconter les rapports de pouvoir au cœur d’une Amérique dominée par un capitalisme cynique et rongée par un antisémitisme rampant. Que demander de mieux ?!

Son héros est un personnage de fiction. László Tóth n’a pas existé. Mais on peut s’amuser à retrouver ,dans sa biographie et dans ses constructions, la trace de Le Corbusier, de Mies van der Rohe ou de Marcel Breuer, le père du modernisme. Sublimées par la musique de Daniel Blumberg, les formes imposantes qui s’érigent pendant le film ne peuvent qu’inspirer le respect.

Pour autant, je n’ai pas été embarqué par The Brutalist. Son héros est une figure christique sur laquelle s’abattent tous les malheurs du monde : le traumatisme rémanent de son enfermement à Buchenwald, le mépris de classe dans lequel le tient la famille Van Burren. Ses retrouvailles avec sa femme (Felicity Jones) et avec sa nièce (Raffey Cassidy) ne réussiront qu’un temps à alléger son fardeau. Adrien Brody l’interprète avec la même mimique affligée que celle qui ne le quittait pas dans Le Pianiste.

Une telle accumulation de malheurs sur la tête d’un seul homme finit par broyer le spectateur, otage d’un film irrespirable qu’un voyage à Carrare pour trouver le marbre de l’autel ne réussira pas, loin s’en faut, à égayer. On a tout compte fait le sentiment que le réalisateur n’avait d’autre ambition que de nous en mettre plein la vue. Sans doute a-t-il mobilisé suffisamment de moyens, qu’il s’agisse de la musique ou des décors, pour y réussir. Mais ce cinéma tout-puissant nous écrase plus qu’il nous élève.

La bande-annonce

2 commentaires sur “The Brutalist ★☆☆☆

  1. Bonjour Yves,

    J’irai le voir, néanmoins.
    Ce que vous dites d’Adrien Brody est juste. Je pense que c’est un immense acteur mais lorsque j’ai vu la bande-annonce, je me suis dit  » il va nous refaire du The Pianist » …
    .

  2. Bonsoir,
    Je n’ai pas supporté Babylon ( je suis même sortie de la salle), there will be blood m’a donné envie de vomir, et j’ai refusé de voir « le fils de Saul », par contre j’ai beaucoup aimé  » The brutalist »…C’est certain que tous les malheurs tombent sur la tête du héros mais j’ai trouvé cela plus sobre et moins choquant que dans » Babylon » ou dans  » there will be blood ». J’ai apprécie le jeu de Broody et de Felicity Jones et je n’ai pas senti le temps passer….Le fait qu’il y ait des ressemblances entre le jeu de Broody dans ce film et dans  » the pianist » ne me gêne pas après tout, ils ont vécu des traumatismes semblables et pas mal de grands acteurs jouent le même personnage dans plein de films…Alors…

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