Cinq enfants des rues de Medellin entreprennent un long voyage à travers la Colombie pour aller prendre possession de la terre qui vient d’être restituée à la grand-mère de l’un d’entre eux.
Le cinéma colombien se porte décidément très bien. Après Un Varón et L’Eden, voici un troisième film qui nous vient de ce lointain pays. Son défaut est d’avoir comme les deux précédents, les mêmes héros : une bande d’enfants des rues abandonnés à eux-mêmes comme si le cinéma colombien n’avait que ces seuls héros-là à filmer.
Los reyes del mundo emprunte au genre du road movie. Entre Medellin et Nachi, aux confins de l’Antioquia, tout en bas de la cordillère des Andes, les gamins font de nombreuses rencontres plus ou moins hospitalières : des prostituées bienveillantes leur font un temps office de mères de substitution avant que des rancheros surarmés ne les agressent. Au bout du chemin, on pressent que l’eden escompté ne sera pas au rendez-vous et que les jeunes verront une fois encore se fracasser leurs rêves d’une vie meilleure.
Le traitement de Los reyes est moins naturaliste que l’était celui de Un Varón. Au contraire, le parti retenu est celui de la poésie sinon de l’onirisme au détriment de la lisibilité du récit pas toujours facile à suivre. Ainsi quand les cinq gamins sont kidnappés par des hommes en armes, on ne comprend pas grand-chose à ce qui leur advient : sont-ils enfermés dans une cave, dépouillés de leurs effets, battus voire violés ? réussissent-ils à s’échapper ? qu’advient-il de Nano ? On n’en saura rien….