Santiago, la quarantaine, est un homme qui vit au rythme de ses passions. Après avoir longtemps été en couple avec Luis, il a adopté un mode de vie chaotique, entre drogue et alcool, passant des bras d’un amant à un autre, au détriment de sa fille Laila, qui vient d’achever ses études secondaires et qui réclame de lui l’attention et l’amour qu’il ne lui donne guère.
Coeur errant est un film argentin dont le héros (Leonardo Sbaraglia découvert chez Almodovar) est un quadra immature, incapable de se fixer sentimentalement et d’assumer son rôle de père. Très vite Coeur errant brosse les contours de la psychologie de ce personnage dont on comprend la contradiction qui le caractérise : d’un côté ce déséquilibre sentimental qui le pousse à tous les excès, de l’autre cette enfant pour laquelle il aimerait être un meilleur père. Mais son scénario, trop statique, malgré une échappée belle au Brésil pendant les fêtes de Nouvel An, qu’on passe dans l’hémisphère Sud au bord de la mer pour fuir la canicule, ne fait pas bouger son héros d’un pouce.
Le film n’avance pas, ne va nulle part et tourne en rond. Seule timide consolation : les spectateurs – et les spectatrices – les plus avertis se réjouiront du spectacle de nombreux garçons dénudés qui s’embrassent à bouche que veux-tu en bande (si j’ose dire) organisée. Que les autres ne s’en offusquent pas : la commission de classification a jugé le tout suffisamment inoffensif pour l’autoriser à tous les publics sans restriction d’âge.