Family Romance, LLC ★★☆☆

Family Romance est le nom d’une agence de « locations de proches » au Japon. Pour quelques heures ou pour quelques semaines, ses employés se feront passer pour la fiancée que vos parents exigent instamment que vous leur présentiez ou pour le père qui ne peut vous conduire à l’autel.
Mi-documentaire, mi-fiction, Werner Herzog donne au patron de la SARL (LLC en anglais) Family Romance, Ishii Yuchii, le premier rôle de ce film/documentaire qu’il est allé tourner au Japon.

Né en 1943, Werner Herzog n’a jamais été aussi prolifique. Le réalisateur allemand est très vite devenu célèbre dans les années 70 en réalisant des œuvres « impossibles » avec son acteur fétiche, Klaus Kinsky : Aguirre, Nosferatu et Fitzcarraldo, son chef d’œuvre. Un temps récupéré par la grande lessiveuse hollywoodienne, Werner Herzog, qui n’a plus grand-chose à prouver, tourne depuis une dizaine d’années des documentaires : La Grotte des rêves perdus sur la grotte Chauvet en Ardèche, Into the Abyss sur le couloir de la mort aux Etats-Unis.

On le retrouve ici au Japon. Son regard d’ethnologue a été happé par ces agences et leur étonnant objet social. Il y voit le signe d’une emblématique évolution des rapports humains, marquée à la fois par leur artificialité et leur impérieuse nécessité (on a tous besoin d’amour, peu importe qu’il nous soit prodigué par des acteurs).

Le sujet aurait pu se prêter à un traitement futuriste façon Black Mirror. Mais le manque de moyens empêche Werner Herzog d’explorer cette voie. Si bien que Family Romance, LLC se réduit rapidement à une comédie assez superficielle suivant le fil rouge de l’histoire de la jeune Mahiro dont la mère a fait appel à Ishii Yuchii pour lui fournir un père de substitution. Cette histoire aurait pu à elle seule donner lieu à bien des rebondissements, tragiques ou comiques. Mais, même cette option-là n’est pas retenue, le film se bornant une fois que la jeune fille et son père de location se sont trop engagés à mettre un terme à leur relation au nom du code éthique qui régit les agences de « location de proches ». Un dénouement bien conventionnel pour un sujet qui ne l’était pas.

La bande-annonce

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