Rosemay (Galetea Bellugi) est la fille d’Albino Rodrigue. Placée en famille d’accueil, elle cherche en vain son père à son retour chez ses parents biologiques près de Metz pour les vacances. Sa mère (Emilie Dequenne) et son frère lui tiennent un discours confus et lui donnent des explications contradictoires qui mettent la puce à l’oreille de la jeune fille. Abandonnée à elle même, elle mène l’enquête seule.
La Fille d’Albino Rodrigue repose à mes yeux sur un défaut fondamental. Dès ses premières images, on en devine l’issue. D’autant qu’il est, comme le veut la formule sacramentelle « inspiré de faits réels ». Si le père de Rosemay était parti à la pêche, son histoire n’aurait retenu l’attention de personne. C’est donc qu’il est arrivé un drame. C’est donc – et qu’on ne vienne pas me reprocher un spoiler qui n’en est pas un – que le père de la fille d’Albino Rodrigue est mort.
Dès lors, l’enjeu du film, censé reposer sur l’enquête policière que mène Rosemay face aux contrevérités de sa mère, disparaît. Les deux actrices, aussi excellentes soient-elles l’une et l’autre se réduisent à leurs caricatures : la mère monstrueuse et amorale face à la fille privée d’amour et entêtée.