Jamie (Margaret Quilley) et Marian (Geraldine Wisvanathan) forment un duo désassorti. Autant Jamie est extravertie et libérée, autant Marian est timide et collet-monté. Le hasard les réunira pour une virée en Floride au volant d’une voiture de location dont le coffre se révèlera contenir deux paquets compromettants.
Les frères Coen font désormais bande à part. Le cadet, Ethan, a signé le scénario de Drive-Away Dolls avec sa femme, Tricia Cooke. Son action se déroule à la fin des années 90, à l’époque des films les plus célèbres des deux frères. Il leur fait d’ailleurs des clins d’oeil répétés.
C’est bien là la limite de ce film, sympathique par ailleurs : on a la fâcheuse impression de regarder un spin-off de Fargo ou de The Big Lebowski. Ethan Coen donne les deux rôles principaux à un couple de lesbiennes dépareillées dont on sait par avance qu’elles finiront immanquablement par se rapprocher. Le résultat est paradoxalement transgressif et puritain : Drive-Away Dolls met en scène des scènes de sexe explosives (ah ! l’équipe de foot féminine !) mais ne montre pas un bout de sein et se révèle finalement très sage.
Quant à l’histoire, c’est plus un prétexte qu’autre chose. La cavale des deux filles avec leur butin est l’occasion de les confronter à une variété d’interlocuteurs, notamment aux deux pieds-nickelés de mafieux qui sont à leur trousse.
On passe un moment agréable devant Drive-Away Dolls, notamment aux pitreries irrésistibles de Margaret Quilley – que je tiens depuis la série The Leftovers et sa pub pour Kenzo comme l’une des stars de demain. Mais on oubliera vite ce film condamné à être relégué parmi les oeuvres mineures des frères Coen.