À la mort de son mari, un gardien de la paix tué lors de manifestations, Santosh (Shahana Goswami, héroïne de Made in Bangladesh) bénéficie d’un « recrutement compassionnel » dans la police et hérite de son emploi. Elle découvre un milieu violent, misogyne et classiste. Elle enquête sur la disparition d’une fillette dont le cadavre est retrouvé au fond d’un puits. Elle ne peut guère compter que sur le soutien de sa supérieure, l’inspectrice Sharma, qui ne se laisse pas ébranlée par le machisme de ses collègues. Bien vite, une piste s’esquisse…
Santosh est le premier film de fiction d’une réalisatrice indo-britannique. L’idée, dit-elle, lui est venue de réaliser un documentaire sur les femmes dans la police indienne. mais, faute de disposer des autorisations pour le tourner, elle a opté pour la fiction. Il a été projeté au dernier festival de Cannes dans la section Un certain regard – alors qu’un autre film indien, All We Imagine as Light, le premier en sélection officielle depuis trente ans, y obtenait le Grand Prix du jury.
Santosh est un thriller dont le fil rouge est l’enquête menée par son héroïne et sa supérieure. Mais c’est surtout un film politique qui traite de plusieurs sujets brûlants : les violences policières, le statut des femmes en Inde, celui des Intouchables, toujours victimes de discriminations à la fois religieuses et économiques, la corruption des élites… Cet ambitieux tour d’horizon donne à ce film tout son intérêt, surtout chez le spectateur occidental curieux de l’Inde et de son évolution socio-politique ; mais il en constitue aussi la principale limite artistique. Santosh est un chouïa trop démonstratif, un chouïa trop appliqué dans le traitement de tous ces enjeux.