Elias, un écrivain en manque d’inspiration (William Lebghil) ,rencontre la nuit du Nouvel An 1977 Léonore, une star de cinéma (Clara Luciani), et passe avec elle une folle nuit d’amour. Mais les deux amants se séparent sans s’échanger leurs adresses et la femme de ménage d’Elias (Laura Felpin), qui en est secrètement eprise, ne lui transmet pas le mot que Leonore avait écrit à son attention. Elias est recruté le lendemain par un producteur de cinéma (José Garcia) pour écrire le scénario du prochain film de Léonore. Un réalisateur célèbre (Grégoire Ludig) est derrière la caméra. Il est amoureux du principal acteur masculin (Vincent Dedienne), lui aussi homosexuel mais condamné par les gazettes à accréditer la rumeur d’une idylle avec Léonore.
Diastème (Le Monde d’hier, Un français…) fait le pari risqué de la comédie musicale. Son pote, Alex Beaupain, signe les paroles et la musique de la douzaine de chansons de cette « opérette » revendiquée. Clara Luciani y fait ses débuts à l’écran.
Joli joli est une comédie musicale à l’ancienne, qui cultive ce côté rétro. Elle se situe dans le passé, en 1977, à une époque où se mélangent les tendances rock, punk et disco. Elle porte un regard rétrospectif sur la place des femmes dans la société et l’homosexualité. Elle est entièrement tournée en intérieur, dans des décors à l’artificialité revendiquée (neige artificielle, fausse piscine…). Les couleurs vives des costumes ne sont pas sans rappeler Les Demoiselles de Rochefort.
Mais hélas le résultat ne convainc pas. Le scénario gentillet se traîne mollement vers un happy end convenu où chacun rencontrera sa chacune (ou son chacun). Chaque scène est suivie de sa chanson qui, au lieu de faire avancer l’histoire, lui offre une illustration chantée, inutile bégaiement d’un scénario déjà bien mou. Si Clara Luciani chante fort bien (c’est bien le moindre), elle joue fort mal, le visage mangé par une frange à la Mireille Mathieu. Quant aux autres acteurs qui jouent fort bien, ils chantent vraiment trop mal. Quant aux chansons d’Alex Beaupain, elles s’écoutent volontiers, mais aucune ne laisse une marque inoubliable. N’est pas Michel Legrand qui veut…