Myriam (Vishka Asayesh) est une militante féministe incarcérée depuis six ans en Iran. Son mari et ses deux enfants se sont exilés en Allemagne. Myriam bénéficie d’une permission exceptionnelle de sept jours pour raison de santé. Son frère, à son insu, a organisé sa fuite pour lui permettre de rejoindre sa famille qui l’attend, en Turquie, de l’autre côté de la frontière.
Le cinéma iranien affiche décidément une remarquable vitalité. Jafar Panahi s’est vu décerer la Palme d’or pour Un simple accident dont on attend la sortie avec impatience le 1er octobre. Ces derniers mois, je me suis enthousiasmé pour Les Graines du figuier sauvage, Tatami, Chroniques de Téhéran, le diptyque The Wasteland/ The Wastetown, L’Odeur du vent… Pas plus tard que la semaine dernière, j’exprimais quasiment au mot près les mêmes réserves devant La Femme qui en savait trop.
Cette surabondance a hélas ses défauts. Elle prive les films iraniens, désormais monnaie courante, du parfum d’exotisme que les premiers, si rares, exhalaient. Elle va même parfois jusqu’à créer un effet de redite.
C’est le cas de 7 jours dont j’ai scrupule à dire qu’il m’a semblé redondant avec d’autres déjà vus, tant son héroïne qui emprunte certains traits à Narges Mohammadi, militante des droits civiques, Prix Nobel de la paix en 2023, est admirable. Mohammad Rasoulof, le réalisateur des Graines du figuier sauvage, du Diable n’existe pas et surtout de Un homme intègre en a cosigné le scénario. Condamné à la prison, il a quitté l’Iran pour l’Allemagne. C’est là où vit également le réalisateur Ali Samadi Ahadi. Autre exilée : l’actrice Vishka Asayesh vit depuis peu en France.
L’exil est le sujet du film. Son héroïne est tiraillée entre deux impératifs contradictoires. Le premier est la lutte qu’elle mène dans son pays, depuis la prison. Elle estime que quitter l’Iran, même en poursuivant le combat depuis l’étranger, serait trahir ses engagements et donner raison aux mollahs. Le second est la douleur que lui cause la séparation d’avec son mari et ses enfants, douleur exacerbée par la parenthèse miraculeuse que constitueront leurs brèves retrouvailles dans un petit village turc enseveli sous la neige, douleur encore accrue par l’injonction patriarcale qui lui est adressée de ne pas trahir son rôle d’épouse et de mère.
Partira ? partira pas ? On sait par avance le choix qu’opèrera Myriam même si le film repose sur ce faux suspense. La seule hypothèque est son état de santé dont on se demande, s’il se détériore, s’il ne résoudra pas le dilemme qui se pose à Myriam sans qu’elle ait à le trancher.