Classe moyenne ★★☆☆

Dans la famille Trousselard, on demande le père (Laurent Lafitte) : riche avocat d’affaires parisien, très sûr de lui, qui aime parsemer ses maximes d’expressions latines souvent inappropriées. La mère (Elodie Bouchez), actrice jadis célèbre en quête d’un impossible come back. La fille, Garance (Noée Abita), une peste idiote et narcissique qui rêve de devenir actrice à son tour. Le petit ami de Garance (Sami Outalbali), d’origine modeste sorti major de sa promotion à Assas avant de passer avec succès l’examen du barreau, mais discriminé à l’embauche par les grands cabinets qui lui préfèrent des fils de.
Les Trousselard possèdent une luxueuse villa perdue dans la garrigue cévenole. Les Azizi (Laure Calamy et Ramzy Bedia) sont leurs gardiens.

La bande-annonce de Classe moyenne a bien failli me dissuader d’aller le voir. Elle laissait pressentir une comédie grasse, une farce lourde à laquelle n’auraient manqué que Christian Clavier et Josiane Balasko, ou encore une ruben-östlunderie made in France– puisque c’est ainsi qu’on désigne désormais des comédies grinçantes et malaisantes qui, sans peur de l’outrance, se rient des travers de nos sociétés contemporaines. À l’aune de ce naufrage annoncé, Classe moyenne fut plutôt une bonne surprise – même si je n’en ai toujours pas compris le titre.

La bande-annonce évoque l’affrontement grotesque entre des propriétaires parisiens et leurs gardiens. Le scénario, heureusement, est plus subtil, qui commence par le commencement – la relation déséquilibrée entre un couple de riches vacanciers et un autre, bon.ne.s à tout faire, payés pour déboucher leurs canalisations et nettoyer leur piscine – et monte lentement en puissance.

Antony Cordier – qu’on avait découvert en 2005 avec le très réussi Douches froides et qui avait disparu depuis – ciselle une comédie théâtrale à sept personnages remarquablement bien écrite. Les personnages et les acteurs y sont remarquables, la meilleure étant Élodie Bouchez dans un rôle pourtant pas facile qui aurait pu être éclipsé par celui de Laurent Lafitte, toujours impérial.
Mais c’est son scénario qui m’a convaincu. Car le film aurait pu se contenter de poser côte à côte ces deux familles que tout oppose. Il a le mérite de les faire interagir dans une histoire qui ménage son lot de rebondissements jusqu’à son climax que rien ne laissait augurer, aussi surprenant que logique.

Classe moyenne n’est certainement pas le film du mois. Mais c’est un film drôle et malin. Si vous ne le voyez pas au cinéma, vous pourrez le voir sans préjudice à la télévision ou sur votre ordinateur. Vous passerez un excellent moment.

La bande-annonce

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