Mathilde (Luce Rodriguez) a neuf ans et vit seule avec sa mère (Noémie Lvovsky) qui déraille gentiment et que son mari (Mathie Amalric) a quittée. C’est Mathilde qui répond aux questions de la psychologue scolaire (India Hair) qui a demandé à les voir toutes les deux. C’est elle qui prépare le dîner lorsque sa mère se perd dans les rues de Paris. C’est elle qui appelle son père à la rescousse lorsque sa mère décide, contre toute logique, de vider leur appartement pour aller s’installer ailleurs.
Le dernier film de Noémie Lvovsky se résume aisément. C’est l’histoire d’une fille qui, renversant la logique du lien parental, veille sur sa mère. Ce pourrait être une tragédie lugubre façon Cris et chuchotements. C’est un conte gai comme Noémie Lvovsky, la réalisatrice de Camille redouble, sait les trousser. Elle y glisse même une dose de fantastique en introduisant une chouette qui parle à Mathilde.
Aussi charmant soit-il, Demain et tous les autres jours fait du surplace. Au bout de quelques minutes, ses enjeux sont posés : on est attendri par cette enfant si mature et sa mère foldingue… et puis c’est tout. Noémie Lvovsky réussit un post-scriptum lumineux en y conviant Ariane Demoustier. Mais cet épilogue enthousiasmant ne suffit pas à sauver le film.