Marlo (Charlize Theron) est sur le point d’accoucher. Elle est à bout de forces. Son mari (Ron Livingston) et elle ont déjà deux enfants qui prennent toute leur énergie, surtout Jonah, le cadet, qui présente un syndrome autistique.
À la naissance de Mia, sa fille, Marlo se décide à recruter une nounou de nuit. Aussi efficace qu’amicale, Tully (Mackenzie Davis) va lui changer la vie.
Jason Reitman documente depuis une dizaine d’années les âges de la vie de l’Amérique contemporaine. Juno retraçait le parcours d’une adolescente tombée accidentellement enceinte qui décidait de garder son enfant. Young Adult – avec Charlize Theron déjà dans le rôle titre – mettait en scène une femme célibataire revenant dans la petite ville où elle avait grandi. Avec Tully, on fait un bond d’une dizaine d’années et on se retrouve dans les affres de la conjugalité quarantenaire.
Le pitch de Tully m’avait rebuté et j’ai mis plus d’un mois à me convaincre d’aller voir ce film. Je n’avais pas envie d’être le témoin du baby blues de Charlize Theron, de son ventre vergeturé et de ses montées de lait. Je n’avais pas envie non plus d’assister ensuite à sa renaissance au contact d’une moderne Mary Poppins.
Je me trompais sur ce film, beaucoup plus subtil qu’il n’en a l’air. La présence de Diablo Cody au scénario aurait dû me mettre la puce à l’oreille, qui avait déjà signé ceux de Juno et Young Adult. Elle y met une intelligence rare qui évite les ponts-aux-ânes attendus. Et Charlize Theron est bluffante, l’une des plus belles actrices du monde qui ose sans vergogne s’enlaidir – et n’y parvient pas tout à fait – pour convaincre.
Surtout Tully est illuminé par une idée de génie, un twist dont je ne dirai rien… mais dont j’ai déjà trop dit en vous révélant son existence… mais que je ne pouvais pas taire car c’est lui qui donne au film un relief inattendu et bouleversant.