François (Karim Leklou) en a marre de sa vie en banlieue, des deals minables avec son beau-père, un ex-taulard à moitié branque (Vincent Cassel), des frasques de sa mère, une voleuse professionnelle qui n’a jamais su décrocher (Isabelle Adjani), de l’amour impossible avec l’inaccessible Lamya (Oulaya Amamra). Il veut embrasser une vie ordinaire en reprenant la franchise de Mr Freeze au Maroc. Mais, pour parvenir à ses fins, il a besoin d’un capital que le caïd du quartier, aussi violent que décérébré (Sofian Khammes) lui propose d’aller gagner à Benidorm en Espagne.
Encadré par deux caïras à la gâchette facile, François ne pourra compter sur son ingéniosité et sur ses amis pour affronter la mafia anglaise de la drogue.
Le Monde est à toi présente une affiche paradoxale : un sacré défilé de stars laissant le haut de l’affiche à un quasi inconnu. Le quasi inconnu n’en est plus tout à fait un puisque Karim Leklou a déjà montré sa trogne impayable dans Un prophète, Coup de chaud, Réparer les vivants et Orpheline. C’est autour de lui que le film se construit, seul personnage raisonnable, seul héros positif au milieu d’une galerie de pieds nickelés. Vincent Cassel, Isabelle Adjani, mais aussi Philippe Katerine (en avocat véreux) et François Damiens (en truand rangé des voitures) s’en donnent à cœur joie.
Le résultat est un mélange maladroit entre comédie française pas vraiment drôle et polar gangsta pas vraiment haletant. Comme dans les films de Guy Ritchie (Revolver, Snatch), la forme l’emporte sur le fond. Pas étonnant de la part d’un réalisateur venu du clip. La Quinzaine des réalisateurs à Cannes n’a pas été convaincue. Elle a eu la dent dure. Sans crier au génie, 15 août oblige, reconnaissons qu’on ne s’ennuie pas et même qu’on passe un moment agréable.