Dans un futur proche où l’intelligence artificielle a envahi notre quotidien, Grey et Asha Trace forment un couple épanoui jusqu’à l’assassinat d’Asha par une bande de voyous sous les yeux de son mari laissé pour mort. Devenu tétraplégique, Grey plonge dans la dépression avant de rencontrer Eron Keen, un milliardaire qui lui propose un implant qui lui rendra l’usage de ses jambes et « upgradera » ses capacités physiques.
Le pitch de Upgrade et sa bande-annonce sont trompeurs. À le lire, on pourrait penser qu’il s’agit d’un revenge movie façon John Wick ou Death Wish, qui raconte la traque par Grey des assassins de sa femme et leur élimination méthodique. À la voir, on imagine plutôt un film de super-héros façon L’homme qui valait trois milliards ou Spiderman où un citoyen ordinaire se voit soudain doté de super-pouvoirs.
De façon surprenante, Upgrade bifurque dans une autre direction. Loin d’être drôle, sinon dans quelques scènes de combat où Grey laisse le contrôle de son corps à Stem, la puce électronique qui le dirige, Upgrade est un film étonnamment sombre qui traite frontalement, et pas seulement pour en faire le prétexte d’une soif de vengeance, le chagrin d’un veuf et le désarroi d’un tétraplégique.
Loin du happy end attendu et convenu, Upgrade ne se termine pas comme on l’imaginait. Ce dénouement d’une rare noirceur donne tout son sens au film dont on comprend qu’il s’agit d’une vision désespérée d’un monde futuriste où les machines ont progressivement pris le pouvoir. Le thème n’est pas nouveau depuis Terminator et Matrix ; mais Upgrade a le mérite de s’y frotter plutôt que de suivre les voies toutes tracées qui s’ouvraient devant lui.