Le 3 février 1976, des militants indépendantistes prennent en otage un bus de ramassage scolaire et ses occupants à Djibouti qui était alors un territoire français ultramarin. Ils forcent le conducteur à les amener à la frontière avec la Somalie. Le bus y est immobilisé tandis qu’une assistante sociale accepte de se constituer otage pour s’occuper des enfants.
Le lendemain, un groupe de tireurs d’élite de la gendarmerie nationale commandé par le lieutenant Prouteau prend d’assaut le bus, élimine les ravisseurs et riposte au feu des Somaliens postés de l’autre côté de la frontière.
Réalisateur en 2015 d’un premier film passé inaperçu, Fred Grivois est allé tourné au Maroc cette reconstitution historique. Il veut l’inscrire dans l’histoire avec un grand H : histoire de la décolonisation française de ce dernier confetti d’Empire, histoire d’une époque où les deux Supergrands se livraient en Afrique une guerre par procuration, histoire de la naissance du GIGN qui allait bientôt se spécialiser dans la libération d’otages.
Il prend quelques libertés avec les faits réels : ainsi du personnage de l’espion de la CIA ou de celui d’Olga Kurylenko qui interprète une belle institutrice. Mais peu importe que le film ne soit jamais aussi maladroit que lorsqu’il essaie de se donner une envergure qu’il n’a pas : le public visé n’a pas fait sa thèse d’État sur « l’équation sécuritaire de la Corne de l’Afrique » (poke Sonia Le Gouriellec).
Unité de temps, unité de lieu, unité d’action. L’Intervention remplit sans se forcer son contrat. Même si on connaît par avance son issue, on suit cette prise d’otages sans regarder sa montre et on s’attache à chaque membre du commando, le petit jeu consistant à prédire celui qui y restera, à son sympathique commandant (comment peut-on être myope et tireur d’élite ?) et à la jolie maîtresse qu’il va sauver.
Manifestement, la recette, pourtant efficace, n’a pas trouvé son public : au bout de deux semaines L’Intervention a déjà quasiment disparu des écrans.