Suite aux propos homophobes qu’il a tenus après une défaite, Mathias Le Goff (Nicolas Gob, vu à la télévision dans Un village français et L’Art du crime), vice-champion du monde de natation, est condamné par sa fédération à coacher pendant trois mois une équipe de water-polo gay « Les Crevettes pailletées » en vue des Gay Games de Split.
Le premier contact est rude avec Jean, son capitaine (Alban Lenoir auquel je trouve une troublante ressemblance avec… Édouard Philippe). L’équipe joyeusement hétérogène est plus motivée par faire la fête qu’à se préparer sérieusement. Mais, le temps aidant, dépassant ses préjugés, Mathias va faire cause commune avec ses compagnons de route.
Il y a mille et une raisons d’assassiner Les Crevettes pailletées.
La première est de dénoncer un remake de The Full Monty et du Grand Bain, construit sur le même squelette : un film choral sur une fraternité masculine réunis dans une surprenante équipe (des Chippendales, un ballet de natation synchronisée, une équipe de water polo…). La formule a trop servi. Et on redoute ses prochaines déclinaisons : des féministes qui frappent à la porte de la fédération de lutte gréco-romaine ? des jeunes de banlieue passionnés de bridge ?
La deuxième est de critiquer le simplisme du message. Il s’agit, on l’aura compris, de dénoncer l’homophobie par le rire. Cet hymne à la tolérance et à la différence est loin d’être scandaleux. Au contraire, il devient d’un étonnant et paradoxal conformisme. C’est le comble : Les Crevettes pailletées a des airs de Priscilla, folle du désert politiquement correct.
Mais, foin de ces raisonnements trop subtils. Malgré sa bienséance, ses avalanches de clichés, ses plaisanteries parfois bien lourdes, son tire-larmisme indécent dans sa conclusion. Les Crevettes pailletées a deux qualités définitives. Il touche et fait rire. Que demander de plus ?