Alors que les milices du Fatah et du Hamas se déchirent dans les rues de Gaza, une douzaine de femmes, de tous âges et conditions, patientent dans le salon de coiffure de Christine.
Le film des frères Tarzan & Arab Nasser (ça ne s’invente pas !) a deux défauts et une qualité – à condition de ne pas dire tout le mal qu’on pense d’un titre aussi paresseux.
D’abord, il nous rappelle des films quasi identiques, autrement réussis et par conséquent difficilement dépassables : Vénus beauté (institut) qui ne méritait peut-être pas quatre Césars mais qui n’en était pas moins très attachant et son remake libanais Caramel (le caramel utilisé pour l’épilation et non pour la pâtisserie… quoique).
Ceci étant, le sujet de Dégradé est pain béni pour les réalisateurs qui, en plantant leur caméra dans un microcosme, peuvent, depuis cette tour d’observation, évoquer des sujets aussi stimulants que les conditions de vie à Gaza sous embargo israélien, le statut de la femme dans le monde arabe ou les feux de l’amour qui embrasent et détruisent sous toutes les latitudes.
Mais la mécanique, par laquelle ces sujets sont successivement incarnés par chaque protagoniste dont se dévoilent à tour de rôle les secrets, est trop systématique, trop bien huilée pour emporter l’enthousiasme. Entendant donner la parole à chacune, sans en léser aucune, les frères Nasser nous empêchent de nous attacher. Pourtant, on aurait aimé mieux connaître Christine, la gérante russe, Eftikhar, la divorcée cynique, Wedad, la coiffeuse amoureuse, Salma, la future mariée…