Voilà un pitch qui sort des sentiers battus : Christophine (sic), thésarde folle d’amour pour le professeur Quignard, va s’inoculer de l’ADN de pingouin pour l’aider à décrocher le prix Nobel et pour conquérir son cœur. Depuis Monkey Business et Docteur Jekyll et Mister Love – qui m’avait fait pleurer de rire quand j’avais dix ans – le monde de la recherche n’a guère inspiré le cinéma. C’est souvent le point de départ – ou le passage obligé – des films de super héros avec transmutation anabolisante à la clé : Hulk, Spiderman, Les Quatre Fantastiques… Mais son univers aseptisé, ses luttes de pouvoirs, sa quête frénétique et souvent frustrante d’une percée scientifique n’ont jamais été filmés.
Ce Secret des banquises onirique aux décors trop clairs, trop propres ne constitue pas une illustration réaliste du monde de la recherche et n’en a d’ailleurs pas l’ambition. Ce laboratoire dont la caméra ne s’échappe guère – sinon pour un épilogue maladroit à l’autre bout de la planète – n’est au fond qu’un écrin pour une histoire d’amour. Certes, il ne s’agit pas d’une histoire d’amour banale, cucul la praline comme le cinéma nous en a tant servi. Christophine (Charlotte Le Bon, toujours aussi jolie, mais dont la maigreur devient dérangeante) se languit d’amour pour son beau professeur (Guillaume Canet calamiteux à force de jouer l’impassibilité et pas crédible pour un sou dans le rôle d’un prix Nobel) qui, lui, la considère uniquement comme un objet d’étude scientifique. D’un côté la passion ; de l’autre la raison. Et la science pour les réconcilier à travers la recherche du « stimulus » qui active cette mystérieuse hormone capable d’immuniser les pingouins des agressions extérieures.