La cinquantaine, Julián a décidé de cesser de se battre contre le cancer qui le tue à petit feu. Son ami Tomás vient du Canada lui rendre visite. Pour le faire changer d’avis ? Pour l’accompagner vers la mort ? Ou pour trouver un nouveau maître à son chien Truman ?
Le pitch de Truman est calamiteux. On imagine volontiers un film lacrymal, débordant de bons sentiments, sur la mort, l’amitié… et les bullmastiffs.
Truman est tout cela. Pourtant Truman mérite amplement les 5 Goyas – équivalents de nos Césars – que l’Académie espagnole lui a décernés en février dernier. Car si Truman traite de la mort, de l’amitié et de l’amour des bêtes, il le fait avec une délicatesse à laquelle le cinéma ne nous a pas habitués.
Il le fait en utilisant un biais très simple : celui de la pudeur virile. L’amitié qui unit Julián et Tomás n’est pas démonstrative. Pas de fous rires, d’embrassades ou de larmes. Pas de Miss You Already (Ma meilleure amie, 2016) pour reprendre le titre tellement caricatural de ce film – que je n’ai pas vu – sur l’amitié de deux amies face au cancer, mais des silences, des non-dits autrement efficaces et moins embarrassants.