The Duke of Burgundy traite – comme son titre ne l’indique pas – de la relation sadomasochiste qui unit une lépidoptériste et sa jeune collaboratrice
A première vue, on dirait du porno chic. Dans une grande demeure hors du temps, Cynthia, une maîtresse sévère et raffinée accueille Evelyn, une domestique timide et en retard, lui ordonne de laver son linge et la menace de la punir si elle le fait mal.
Mais à regarder de plus près, on s’éloigne des canons de Marc Dorcel – même si les deux actrices (Sidse Babett Knudsen, la Première ministre de Borgen en Domina sévère, et Chiara D’Anna en soumise plus manipulatrice qu’il n’y paraît) le sont.
Peter Strickland interroge le sado-masochisme, toujours menacé de sombrer dans le ridicule. Comment ne pas éclater de rire en entendant « I just… might tie you up
and use you as my chair for the afternoon. » ?! Mais comment ne pas aussi, dans le même temps, être troublé ?
Dans un mouvement très hégélien, la dominatrice est asservie par les pulsions de son esclave. Evelyn, la soumise, exige de sa maîtresse des scenarii toujours plus compliqués dont Cynthia, qui aspire à une relation plus spontanée, se lasse.
Le sadomasochisme est-il une impasse ou une issue de secours ? C’était la question posée par Lune de fiel de Brückner/Polanski. La fin du film donne, à sa façon, une réponse. Autrement plus intelligente que Cinquante nuances …