Sur une île coupée du monde, après un grave accident industriel, les habitants survivent tant bien que mal. Birdboy est hanté par la mort de son père. Dinky ne supporte plus ses parents et décide de quitter l’île avec deux amis. Zacharias est un pêcheur, étouffé par une mère possessive, qui trafique de la drogue à ses heures perdues.
Alberto Vázquez a adapté sa bande dessinée avec le concours de Pedro Rivero. Il en a fait un dessin animé d’un genre bien particulier. A mi chemin de Lewis Caroll et de Guillermo Del Toro comme l’annonce orgueilleusement l’affiche de ce film présenté l’an passé au Festival d’Annecy.
Psiconautas est un plongée volontiers cauchemardesque dans la psyché torturé d’enfants malades. Leur mal trouve-t-il sa cause dans l’accident (nucléaire ?) qui frappe leur île ? Les premières minutes du film le laissent penser qui annoncent une histoire du genre de Sa majesté des mouches – pour la survie d’une bande d’enfants sur une île déserte – mâtinée de Ferme des animaux – pour le bestiaire de moineaux, souris, renards qui en constituent les personnages principaux.
Mais Psiconautas se perd dans tous les sens, transformant sa concision (une heure seize seulement) en handicap. Les histoires parallèles se multiplient, qui nuisent à la cohérence du récit. Ainsi du détour que Dinky et ses compagnons d’échappée font dans une décharge toxique désormais gouvernée par une bande d’orphelins qui rappellent les gamins de Mad Max 3 ou Los olvidados de Bunuel. À force de filer trop de métaphores, de vouloir dénoncer tous les maux qui menacent nos sociétés (de la pollution industrielle à l’addiction aux drogues en passant par le racisme et le consumérisme), Psiconautas se perd et nous perd.