Alien: Covenant est le sixième film de la saga Alien. Il s’agit d’une suite de Prometheus (2012) et d’un préquelle d’Alien, le Huitième passager (1979).
Disons-le encore plus obscurément. Alien: Covenant est à l’univers d’Alien ce que l’australopithèque est à la théorie de l’évolution : le chaînon manquant.
On avait laissé à la fin de Prometheus Elisabeth Shaw (Noomi Rapace) et son humanoïde (Michael Fassbender) en bien mauvaise posture. Que s’est-il passé pendant les trente années qui s’écoulent jusqu’au débarquement sur la planète LV-426 des sept astronautes du cargo Nostromo, parmi lesquels le lieutenant Ripley (Sigourney Weaver) et son désormais légendaire débardeur ?
Près de quarante ans après avoir tourné Alien, le Huitième passager, Ridley Scot veut boucler le boucle. Pas sûr que l’obnubilation du réalisateur de Blade Runner, Thelma et Louise ou Gladiator à ressasser ses vieilles lubies soit couronnée de succès. Car, à trop vouloir mettre les points sur les i, Alien: Covenant dissipe le mystère qui entourait les xénomorphes et en faisait l’intérêt.
Alien: Covenant se présente comme une synthèse maladroite des grands thèmes de la science-fiction. Premier thème typiquement asimovien : l’intelligence artificielle et l’impossibilité d’en contrôler les errements. On pense à Hal dans 2001, Odyssée de l’espace, à Blade Runner (signé par Ridley Scott) mais aussi au premier Alien dont l’un des astronautes était (déjà) un humanoïde (interprété par Ian Holm). Deuxième thème : la jungle mystérieuse et dangereuse. On pense à Jurassic Park, à King Kong, à Predator. Il faut aussi évoquer, sans déflorer le sujet, la figure mystérieuse découverte au sein de cette jungle hostile, qui n’est pas sans rappeler le personnage du colonel Kurz dans Apocalypse Now. Dernier thème, celui même qu’avait si brillamment inventé le premier Alien : le « survival movie » claustrophobe dans une navette spatiale (« In space, no one can hear you scream »).
Le problème de Alien: Covenant est qu’il ressemble moins à une synthèse sublimée de tous ces genres qu’à un patchwork de bric et de broc. Il fera peut-être la joie des vidéastes qui enfileront l’espace d’une nuit les six (sept ? huit ?) épisodes de la saga. Il a hélas pour les spectateurs de cinéma moins d’intérêt que les épisodes précédents qu’il se contente de recycler.