À la mort de sa mère, le jeune Zino part à la recherche de son père pour régler la succession. Il découvre bientôt que celui-ci a changé de sexe et se dénomme désormais Lola.
À la différence des précédents films de Nadir Moknèche, qui se caractérisaient par leur subtilité et leur sensibilité (Le Harem de Madame Osmane, Viva Ladjérie, Délice Paloma), Lola Pater est lesté de plusieurs défauts rédhibitoires.
Le premier est de reposer sur un faux suspense. Qu’est devenu Farid, le père de Zino ? Le titre du film, son affiche, les interviews donnés par Fanny Ardant ne le cachent pas. Son fils est manifestement le seul à l’ignorer. Sa quête en est d’autant moins intéressante puisqu’on sait sur quoi elle débouchera. On est bien loin du coup de théâtre de The Crying Game.
Le deuxième est précisément l’issue de cette quête. On se doute que Zino découvrira le pot aux roses. On se doute, lorsqu’il s’en rendra compte à la quarantième minute du film, que sa réaction sera violente – si elle ne l’était pas, le film serait terminé. Et on se doute qu’après cette première réaction, en viendra une seconde, plus apaisée. Le scénario de Nadir Moknèche ne dévie pas d’un centimètre de ce tracé prévisible.
Le dernier, et non le moindre, est le choix de Fanny Ardant. Bien sûr il n’est pas ici question de remettre en cause le talent de cette immense actrice. Mais c’est son choix pour interpréter un transsexuel qui pose problème. Quand Fanny joue Lola, c’est Fanny qu’on voit. pas Lola. La célébrité de Fanny Ardant écrase son personnage. Et sa féminité irradiante le prive de l’ambiguïté qu’aurait dû avoir ce transsexuel et qu’avait par exemple le héros/l’héroïne de « Une femme fantastique« .