En 2003 sort The Room, un film écrit, produit et réalisé à grands frais par Tommy Wiseau qui y joue le personnage principal. Le film est un nanar d’anthologie, si mauvais qu’il suscite une hilarité contagieuse et devient vite un film culte.
James Sestero avait rencontré Tommy Wiseau quelques années plus tôt dans un cours de théâtre. Il a partagé un appartement avec lui à Los Angeles et a tourné dans The Room. Il a tiré de cette expérience tragico-comique un livre publié en 2013 The Disaster Artist.
Qui est Tommy Wisseau, le producteur/réalisateur/acteur dont The Disaster Artist raconte l’histoire ? Le film de James Franco laisse planer le mystère. La notice de Wikipedia lève le voile sur son lieu et sa date de naissance ainsi que sur l’origine de sa richesse. Je vous laisse la consulter – ou pas.
Le film a raison de n’en rien dire ; car le personnage de Tommy Wiseau est d’autant plus fascinant que son passé reste nimbé de mystère. James Franco est proprement stupéfiant dans son interprétation. Son accent vaguement est-européen, son visage déformé par un accident de voiture, ses cheveux huileux, ses ceintures improbables : James Franco/Tommy Wiseau a une dégaine impayable. Le personnage nous reste étranger et c’est tant mieux. On ne saura pas si c’est un monstre d’orgueil ou un être écrasé de timidité. Les deux probablement. Sur un point en revanche, le doute n’est pas possible : Tommy Wiseau est un acteur calamiteux.
Ne partez pas avant la fin du générique. On y voit quelques extraits de The Room et on découvre avec quel soin minutieux James Franco en a recréé les scènes jusqu’aux moindres détails. Ce qui nous semblait excessif, outrancier, too much apparaît devant nos yeux ébahis et hilares pour ce qu’il est : le reflet de la réalité.