Nicole Parmentier (Clémentine Célarié) est une mère brisée. Il y a vingt-cinq ans, son fils Nicolas, âgé de dix ans à peine, a été tué en colonie de vacances par Olivier (Serge Riaboukine). Condamné à trente ans de prison, il est libéré grâce à une réduction de peine.
Nicole le convainc de la rencontrer pour solder les comptes du passé.
Voici un film déroutant et pour tout dire décevant. Quand il commence brutalement, mettant face à face une mère hystérique et l’assassin de son fils dans une cave encombrée de mille et un objets disparates, on en imagine immédiatement les deux rebondissements possibles. Premièrement, la mère va se montrer violente, harceler l’assassin de son fils pour obtenir les aveux qu’il n’a jamais livrés, le torturer peut-être voire l’assassiner. Deuxièmement, l’assassin va faire d’étonnantes révélations pour s’innocenter qui jetteront le trouble dans l’esprit de la mère vengeresse et la conduiront à revivre le drame d’il y a vingt-cinq ans et à lui donner un autre sens.
Rien de tout cela dans ce huis clos minimaliste, dans cet interminable face à face auquel Véronique Mériadec et son chef opérateur essaient tant bien que mal de donner un peu de nerf en dopant le montage. Premièrement, Olivier, enfant abusé puis adolescent à la dérive, est sans doute possible l’auteur du meurtre de Nicolas. Il l’a avoué aux policiers et l’a répété devant la cour d’assises. Ce drame a brisé sa vie et il le regrette amèrement. Deuxièmement, Nicole cherche moins la vengeance que le pardon. Tout s’éclairera avec le générique de fin qui explique les principes de la justice restaurative ou réparatrice qui prône le dialogue entre les criminels, les victimes et leurs familles. Elle ferait chuter les taux de récidive et permettrait aux victimes de trouver la paix.
La tension du film est désamorcée par ces cartons pachydermiques. On se croyait dans un huis clos à tiroirs façon Garde à vue ou Le Limier ; on se retrouve dans une pub du ministère de la justice.