Entre sa femme (Carole Bouquet) et sa maîtresse (Sara Martins), Julien (Jean-Paul Rouve) ne sait plus où donner de la tête. Son fils Alex (William Lebghil) vient d’apprendre qu’il allait être père. Son amie Eva (Jeanne Guitet) a dix-sept ans seulement. La mère d’Eva (Karin Viard) prend très mal la nouvelle. La marraine d’Eva (Charlotte Rampling) la prend, elle, plus sereinement alors même que son mari Bertrand (Jacques Dutronc), sous le coup d’une enquête pour fraude fiscale, est sur le point de la quitter.
Michel Blanc invente une suite à Embrassez qui vous voudrez. Son film était inspiré de Vacances anglaises, un roman de Joseph Connolly qui en avait écrit une suite intitulée N’oublie pas mes petits souliers. Mais celle-ci, qui reprenait les mêmes personnages, se déroulait six mois après seulement. Voyez comme on danse n’a donc plus qu’un lien ténu avec les personnages de Joseph Connolly, mélangeant les acteurs de la première génération (Dutronc, Rampling, Viard et Blanc lui-même) avec d’autres qui n’apparaissaient pas dans le premier volet (Rouve, etc.).
Même si le souvenir s’en est brouillé avec le temps, j’avais ri aux éclats à Embrassez qui vous voudrez. Au point de me ruer sur le livre de Joseph Connolly – que Points Seuil avait opportunément ressorti avec l’affiche du film en couverture. Ce souvenir est pour beaucoup dans ma hâte à aller voir cette suite.
Hélas, j’ai été affreusement déçu. Est-ce parce que la suite est mauvaise ? Sans doute. J’aurais du me méfier de cette affiche où chaque personnage est photographié dans la pause caricaturale qu’il est censé incarner : Karin Viard a le sourire coincé de la quarantenaire dépressive, Jean-Paul Rouve la mine interloquée du mari surpris en plein adultère, Carole Bouquet le regard suspicieux de l’épouse à qui on ne la fait pas, etc.
Mais n’est-ce pas aussi tout simplement que le premier volet n’était pas aussi bon que le souvenir que j’en ai gardé ? Ou plutôt que les ressorts sur lesquels ils fonctionnaient (le récit chorale, les dialogues ciselés, les hommes adultères et les femmes célibattantes) ne fonctionnent plus ? Voyez comme on danse aurait été drôle s’il avait été tourné à l’époque et dans la foulée de Embrassez qui vous vous voudrez. Mais ce cinéma là, en 2018, a tout bonnement perdu sa raison d’être.