Paris. 1900. Oscar Wilde agonise dans un garni miteux. Cinq ans plus tôt il était la coqueluche de Londres où ses pièces pleines d’esprit se jouaient à guichets fermés. Mais son homosexualité lui vaut deux ans de travaux forcés. Libéré en 1897, ruiné et malade, il quitte à jamais l’Angleterre.
The Happy Prince raconte les trois dernières années de la vie d’Oscar Wilde. Si son titre renvoie à une de ses nouvelles, cette histoire n’a rien de gaie. Oscar Wilde n’a que quarante ans passé ; mais il en fait vingt de plus avec ses bajoues flasques et ses cheveux gras. C’est un homme usé, humilié, dont l’argent file entre les doigts et que le génie créatif a abandonné. Autour de lui quelques figures plus ou moins amies : Lord Alfred Douglas (Colin Morgan), son mauvais génie, Robbie Ross (Edwin Thomas), son amant dévoué, Reginald Turner (Colin Firth) son fidèle impresario…
Rupert Everett est le réalisateur, le scénariste et l’acteur principal de The Happy Prince. Jeune premier dans les années 80, il n’a pas connu la carrière internationale d’un Hugh Grant. La faute selon lui à son coming out qui lui a fermé bien des portes et qu’il raconte dans ses Souvenirs. Du coup, la vie de Oscar Wilde a pour Ruper Everett des relents autobiographiques. « Oscar Wilde, c’est moi » semble-t-il nous crier à chaque plan.
The Happy Prince est lesté par ses trop nombreux défauts. L’interprétation cabotine et sans finesse de Rupert Everett n’est pas le seul. La reconstitution, aussi soignée soit-elle, de la Belle Époque est trop artificielle. Le scénario, dont on sait par avance l’issue, manque de surprises. La mise en scène, la direction d’acteurs, les décors sentent trop la naphtaline pour convaincre ou pour émouvoir.