Erin Bell (Nicole Kidman) fut jadis une jeune policière travaillant sous couverture pour infiltrer un gang. Mais l’affaire a mal tourné et Erin Bell ne s’en est jamais remise.
Toujours détective au LAPD, quinze ans plus tard, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Sa fille Shelby a grandi et s’est peu à peu éloignée d’elle.
Mais le passé ressurgit lui donnant peut-être l’occasion d’exorciser ses démons.
Destroyer est un polar ténébreux filmé sous le soleil écrasant de Los Angeles. Sa réalisatrice Karyn Kusama s’était fait connaître en 2000 en donnant son premier rôle à Michelle Rodriguez. Depuis elle avait quasiment disparu des radars.
Destroyer a l’ambition des films de David Fincher et des romans de James Ellroy. Il a pour héros une femme brisée qui tente, dans un dernier sursaut d’énergie, de racheter son passé. La construction du récit est brillante, entrecoupée d’une série de flash-back et se concluant par un dénouement renversant. Pour autant, l’ensemble ne se distingue pas vraiment du tout-venant hollywoodien, lesté dans sa dernière partie d’une inutile réconciliation mère-fille. Il a d’ailleurs quasiment disparu des écrans parisiens au bout de seulement deux semaines d’exploitation.
Si Destroyer retient l’attention c’est en raison de la prestation de Nicole Kidman. Elle joue aussi bien la jeune Erin Bell, jolie comme un cœur, que la femme mûre détruite par la culpabilité, le chagrin et la colère, les yeux pochés, les traits ridés, la peau parcheminée. Elle a été nommée aux Golden Globes. Les Oscars l’ont boudée. Pas de chance…