C’est une famille unie dans une ferme isolée de l’Afrique du sud blanche et dévote. Un père, une mère, un fils, trois filles. Un jour, un nouvel enfant fait son arrivée. Il s’appelle Pieter, il a le même âge que Janno, le fils jusqu’alors unique. Abandonné par ses parents, il a vécu une enfance douloureuse et solitaire.
La cohabitation entre les deux adolescents s’annonce difficile.
Les Moissonneurs nous fait voyager dans un monde exotique : la province sud-africaine du Free State, ses hauts plateaux, ses immenses champs de blé. C’est le bastion des boers, ces colons blancs installés dans ce bout du monde depuis plusieurs siècles. La fin de l’apartheid les a privés de leur pouvoir mais n’a guère modifié leur mode de vie et leur isolement. Le Free State serait dit-on la région du monde comptant le plus grand nombre de pratiquants fervents.
Le premier film de Etienne Kallos restitue l’atmosphère hors du temps de cette communauté. Sans le téléphone portable qu’utilise une seule fois Jan, le père de famille, on se serait cru cinquante ans plus tôt, dans un monde sans ordinateur, sans télévision.
L’arrivée de Pieter met à mal le clan familial. L’adolescent, narco-dépendant, est particulièrement violent. Son irruption provoque le dévoilement de secrets jusque là étouffés. Il révèle au spectateur le pacte sur lequel est construit sa famille d’accueil. Sa relation avec Janno, qui combat des pulsions homosexuelles inavouables, est un mélange complexe de rivalité et d’attirance mutuelle.
Si Les Moissonneurs nous plonge dans une ambiance déroutante, son scénario trop pauvre ne réussit pas à maintenir l’intérêt sur la durée. Dommage…