Elton John, né Reginald Kenneth Dwight en 1947 dans une petite ville du Middlesex, fils unique de Stanley et Sheila Dwight. Sa vie. Son œuvre.
La mode est aux biopics musicaux. L’an passé, Bohemian Rhapsody et A Star is Born ont rencontré un succès étourdissant, tant critique que public : des millions d’entrées, une pluie de récompenses aux Oscars. Sans parler du succès antérieur rencontré en France par les biopics consacré à Edith Piaf, à Dalida ou à Claude François.
La tentation est grande de s’inscrire dans cette veine et de raconter la vie de toutes les gloires, présentes et passées, de la variété contemporaine.
Ce serait pourtant faire un mauvais procès d’adresser le reproche de l’opportunisme à cette biographie d’Elton John dont le projet est ancien. Il remonte au début des années 2000 et a mis beaucoup de temps à se concrétiser à cause des hésitations sur le choix de l’acteur vedette. Le nom de Justin Timberlake avait d’abord circulé. Puis celui de Tom Hardy. C’est finalement Taron Egerton, qui s’était fait connaître pour son rôle dans la franchise Kingsman, qui décroche le pompon – et les lunettes. Il paie de sa personne et de sa voix ; il en sera peut-être récompensé aux prochains Oscars.
C’est hélas le seul atout de Rocketman qui se contente d’enfoncer des portes ouvertes. Sur le fond, on nous sert comme d’habitude la valse à quatre temps : 1. les origines modestes 2. l’ascension et la gloire 3. la chute par la faute de la drogue et d’un manager véreux 4. la rédemption (Elton vire son manager, arrête la drogue et découvre enfin le grand Amour).
Sur la forme, Rocketman ressemble plus à une comédie musicale façon Broadway qu’à un film. Il s’agit de mettre en valeur chacun des grands tubes d’Elton dont la genèse géniale est fantasmée. On se croirait à Broadway pas au cinéma. On le voit hésiter sur les premières mesures de Your Song dans la salle à manger de la maison de ses parents, plaquer les accords de Crocodile Rock au club Troubadour à Los Angeles, jouer en duo Don’t Go Breaking My Heart. Rien ne manque, si ce n’est les funérailles de Lady Di au son de Candle in the Wind et un peu d’authenticité.