Jack Malik (Himesh Patel) est un artiste sans talent qui pousse la chansonnette devant des salles vides. Ellie (Lily James), son amie d’enfance, qui lui sert d’agent et de chauffeur, lui garde néanmoins sa confiance.
Une nuit, après que la planète a connu un mystérieux black out de douze secondes, Jack est percuté par un bus. Il s’en sort sans grand dommage, mais réalise bientôt que le monde n’est plus tout à fait le même. Les Beatles (et le Coca Cola et les cigarettes et Harry Potter) semblent n’y avoir jamais existé. Se remémorant les tubes des Quatre de Liverpool, Jack peut rapidement accéder à la gloire dont il rêvait.
Avec un pitch génial – quoique calqué sur celui de Jean-Philippe, dans lequel Fabrice Luchini se réveillait dans un monde sans Johnny Hallyday – avec Danny Boyle (oscarisé pour Slumdog Millionaire) à la réalisation et Richard Curtis (Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Love Actually) au scénario, Yesterday s’annonçait comme le meilleur film de l’été.
Des critiques mitigées sont venues doucher mon enthousiasme. Le Monde signe la plus assassine, ne lui mettant aucune étoile dans une échelle de zéro à quatre (ça vous rappelle quelque chose ?!). Saluant l’idée « irrésistible », Thomas Sotinel déplore un film « décevant » à la conclusion « confuse et illogique » et spoile au passage la scène la plus surprenante du dernier tiers.
Je n’aurai pas la dent si dure et ne mégoterai mon plaisir. Yesterday n’est certainement pas le meilleur film de l’année ; mais il n’en reste pas moins un excellent divertissement.
On pourra certes lui reprocher certaines facilités scénaristiques. Ainsi de la façon dont Jack réalise que les Beatles ont disparu de la mémoire de ses amis. En revanche, juste après, Yesterday touche juste en montrant comment des tubes indépassables tels que Let it Be ou Imagine sont accueillis passivement par des auditeurs qui n’y sont pas préparés (hilarante scène dans le living familial).
Hisham Patel – dont les origines indiennes ne constituent à aucun moment un argument – et Lily James – qui ressemble trop à Keira Knightley pour prétendre la supplanter un jour – font honnêtement le job.
La conclusion du film n’est ni confuse ni illogique. Entre la gloire et l’amour, le héros choisit évidemment l’amour. All you Need is Love. C’était déjà la recette de Love Actually. On aurait mauvaise grâce à reprocher à Richard Curtis de réemployer une recette qui lui avait si bien servi.
Reste la musique des Beatles qu’on (re)découvre avec un plaisir inattendu. Comme Ed Sheeran (dans son propre rôle) le concède à la fin d’une battle : « Je suis Salieri, bravo Mozart ». Certains tubes sont connus ; d’autres, parmi les vingt-sept (sic) qu’on entend, le sont moins. Mais tous démontrent le génie du groupe auquel on s’étonne que ne leur ait pas encore été consacré un biopic.
Un biopic des Beatles ? Je me souviens pourtant d’un film où les 4 étaient interprétés par des acteurs, mais je n’ai pas mémorisé le titre. C’est peut-être NOWHERE BOY (2009). Pas un biopic sans doute, au sens où il n’évoque que leurs débuts.
Je ne le connaissais pas.
Merci cher Gérard de ce conseil