Teddy (MHD) est incarcéré dans un centre éducatif fermé pour avoir assassiné son père violent en protégeant son petit frère de ses coups. Il y est accueilli par un éducateur bienveillant (Jalil Lespert) et par une psychologue attentive (Aïssa Maïga). Mais la cohabitation avec les autres mineurs placés ne va pas de soi.
Le film de prison est un genre cinématographique à lui seul. Il compte un sous-genre qui lui est plus ou moins directement rattaché : le film sur des jeunes en prison ou dans des structures alternatives à l’incarcération. On pourrait à la limite y rattacher Orange mécanique ou If. On pense au film britannique Dog Pound sorti en 2010 ou au slovène Conséquences sorti au début de l’été. Plus près de nous, La Tête haute est la référence qui vient la plus spontanément à l’esprit. Succès critique et public, il suivait le parcours d’un adolescent tourmenté pris en charge par la Protection judiciaire de la jeunesse.
Mon frère creuse le même sillon. Le rôle principal est interprété par le jeune rappeur MHD – dont on apprend qu’il est actuellement incarcéré pour homicide volontaire. Le rôle joué par Benoît Magimel dans La Tête haute est repris, à la virgule près par l’excellent Jalil Lespert – que j’ai croisé l’autre jour devant le MK2 Hautefeuille. Seule innovation : le rôle joué par la toujours parfaite Aïssa Maïga qui permet à ses patients d’exprimer leur violence par la pratique de la boxe anglaise.
Racontant la prévisible intégration de Teddy à une communauté qui lui était a priori hostile, Mon frère n’innove guère. Grâce à une direction d’acteurs impeccable, la tension est maintenue tant que l’action se déroule entre les murs du centre. Elle se dilue quand les héros en sortent pour une échappée belle qui les conduira jusqu’à Amsterdam pour un épilogue aussi peu crédible qu’inutilement pathétique.
Ping Dalva ★★☆☆ | Un film, un jour