Suite au décès de son grand-père, Yura, huit ans, et ses parents quittent Tokyo pour s’installer chez sa grand-mère. Bien qu’il ne soit pas pratiquant, Yura est inscrit dans une école catholique. Les rites qui en scandent le quotidien lui sont inconnus. Mais son intégration devient plus facile lorsque Jésus en personne lui apparaît, invisible de tout autre, et lorsque Yura se fait un ami parmi ses camarades de classe.
Sortir le 25 décembre un film intitulé Jésus, il fallait oser !
Jésus est un film minuscule. Aussi minuscule que la figure de Jésus qui apparaît miraculeusement à Yura. Cette apparition aurait pu provoquer une série d’événements, comiques ou dramatiques. Mais Hiroshi Okuyama a refusé ces facilités scénaristiques pour n’en faire qu’un épiphénomène de la difficile intégration du jeune garçon à son nouvel environnement.
Jésus dure 1h16 seulement. Il ne s’y passe pas grand-chose sinon un drame qui coupe le film en deux et dont j’ai déjà trop dit.
Jésus est un film gracieux sur les amitiés enfantines, aussi délicat et poétique que les dessins animés de Miyazaki – les avions et les créatures chimériques en moins. Mais Jésus n’en est pas moins un film grave sur la foi interrogée à hauteur d’enfant.
À vingt-trois ans à peine, Hiroshi Okuyama signe son premier film. Il en a écrit le scénario, signé la photo, dirigé le montage. Son film pèche paradoxalement par excès de modestie. Mais y bruisse une petite musique qui donne envie de voir le suivant.