Tu mourras à vingt ans ★☆☆☆

Un incident funeste intervenu au cours d’une cérémonie religieuse laisse augurer, peu après sa naissance, la mort à vingt ans du jeune Muzamil. Son père, ne supportant pas cet augure, abandonne le foyer laissant à la mère de l’enfant la charge de son éducation.
L’enfance et l’adolescence  de Muzamil se déroulent sous la menace écrasante de sa mort prochaine : les enfants du village l’ostracisent, les jeunes filles se détournent de lui.

Tu mourras à vingt ans nous vient du Soudan. Cette origine suffit à elle seule à exciter l’intérêt tant il est rare de voir des films de ce pays. Le tout récent documentaire Talking about trees, qui se déroule dans la banlieue de Khartoum, aura néanmoins déjà un peu étanché notre soif d’exotisme.

Tu mourras à vingt ans satisfait à toutes les clauses de son cahier des charges. Il nous montre la vie paisible d’un petit village soudanais hors du temps (rien ne permet de déterminer si l’action se situe au vingtième siècle ou au vingt-et-unième), lové au bord du Nil bleu. Il nous rend attachant les interrogations d’un fils, les inquiétudes d’une mère, le désarroi d’un père. Naima, l’amoureuse de Muzamil, est sans doute un peu trop jolie pour le rôle ; mais on serait bien hypocrite de s’en plaindre.

C’est le premier film de Amjad Abu Alala, qui a tenu à le tourner dans son village natal. Il fait preuve d’une étonnante maîtrise, tant dans l’image particulièrement raffinée que dans la direction d’acteurs laquelle constitue souvent le point faible de ce genre de réalisation. Et il réussit à dénoncer, sans trop y insister, le poids des traditions religieuses qui brisent toute velléité d’émancipation.

Pour autant, Tu mourras à vingt ans peine à se hisser au delà de ce qu’il est : un conte philosophique sur la sortie de l’enfance.

La bande-annonce

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *