Howard Beale (Peter Finch) est depuis deux décennies le présentateur du JT sur la chaîne UBS. Mais ses audiences en baisse le condamnent, malgré le soutien et l’amitié du rédacteur en chef Max Schumacher (William Holden). Réagissant très mal à la nouvelle, Beale annonce en direct son licenciement et son intention de se suicider. La nouvelle fait bondir les audiences. Diana Christensen (Faye Dunaway), la directrice des programmes, flairant le bon filon, convainc Franck Hackett (Robert Duvall), le président de la chaîne, de confier à Beale une émission où le présentateur, de plus en plus fou, se lance dans des monologues enflammés plébiscités par le public. Mais le succès de son show ne dure pas…
Network est un film qui avait marqué son temps.
Il s’attaquait à l’époque à un sujet d’actualité : l’emprise débilitante de la télévision sur le public et les intrigues en sous-main des grands groupes pour en contrôler le contenu. Le temps a montré combien le sujet était important. Mais il en a aussi lentement banalisé l’urgence et modifié l’enjeu : la télévision n’est plus l’instrument de pouvoir monopolistique qu’il était dans les 70ies. Les chaînes se sont multipliées ; les pratiques se sont modifiées et diversifiées avec Internet. Les GAFAM sont devenus plus dangereux que la télé.
Le sujet a donc perdu de son actualité. Et le film a perdu de son intérêt. D’autant que, esthétiquement parlant, il a été tourné à la pire des époques de l’histoire du cinéma : les décors, les costumes, les coiffures, les maquillages, tout y est hideux, qui me rappelle les photos maronnasses de mon enfance en pattes d’eph et pulls en acrylique orange.
Network a remporté en son temps un immense succès public et critique.
Nommé dix fois aux Oscars, il en repart avec quatre statuettes, mais n’obtient ni celle du meilleur film (décerné à Rocky), ni celle du meilleur réalisateur (John G. Avildsen pour Rocky). En revanche, Peter Finch souffle à Sylvester Stallone la statuette qui lui était promise. Il était pourtant mort le mois d’avant, devenant le premier acteur à recevoir un Oscar à titre posthume (ce fut ensuite le cas du seul Heath Ledger en 2009). Faye Dunaway remporte l’Oscar de la meilleure actrice – après avoir échoué deux fois pour ses rôles dans Bonnie et Clyde et dans Chinatown. Louise Schumacher est rentrée dans les annales pour avoir décroché l’Oscar du meilleur second rôle féminin avec l’apparition la plus courte (cinq minutes et deux secondes)