Alexandre se cherche. La mort de ses parents pendant son enfance l’a laissé sans boussole. Sans travail, sans argent, il ne peut guère que s’appuyer sur l’amitié chaleureuse de ses colocataires : Lola, un vieux travelo philosophe (Thibault de Montalembert méconnaissable), Yolande (Isabelle Nanty), sa proprio soixante-huitarde…
Alexandre a depuis toujours un rêve : devenir Miss France. Seul problème : Alexandre est un homme.
Ruben Alves, le réalisateur franco-portugais de La Cage dorée, le succès surprise de 2013, a raté le coche. Il avait l’ambition de réussir un film grand public. Sans doute l’affiche manque-t-elle de stars pour attirer le chaland : un Jean-Pierre Rouve comme dans Les Tuche, un Omar Sy comme dans Intouchables, un Christian Clavier comme dans Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ?
Mais Miss peut compter sur une étonnante révélation : Alexandre Wetter, le mannequin androgyne qui vient de défiler pour Jean-Paul Gaultier, bon acteur et d’un charme fou. Son seul défaut : il est presque trop féminin, trop sexy, nimbé d’une féminité éclatante qui gomme le trouble que le thème de Miss aurait pu maintenir tout le long du film avec une héroïne plus masculine.
Le film aborde des sujets riches. La transidentité qui, décidément, est devenue un thème à la mode au cinéma depuis Laurence Anyways, Girl, Lola vers la mer … Le concours des Miss France, ses paillettes qui font rêver et ses stéréotypes qui font vomir : Little Miss Sunshine ou le méconnu film géorgien Keep Smiling sorti en 2013…
Hélas, il ne fait que les caresser.
Prisonnier d’un scénario trop politiquement correct, ponctué de rebondissements attendus et sans saveur, Miss s’englue bien vite dans la bien-pensance.